Le candidat du pouvoir, Mohamed Bazoum, qui arrive largement en tête de la présidentielle du 27 décembre mais avec seulement 39% des voix, va devoir affronter l’ex-président Mahamane Ousmane qui a obtenu 17% des suffrages. Ces résultats officiels devront, cependant être confirmés par la cour constitutionnelle qui, seule, peut les valider. Un deuxième tour sera alors organisé en février.

Bazoum sera favori et devrait s’imposer, sauf si tous les opposants faisaient bloc derrière Mahamane. Ce dernier a bénéficié du soutien du principal opposant Hama Amadou, écarté de la présidentielle à cause d’une condamnation criminelle qui a terni son casier judiciaire.

Pour le Niger c’est un bond démocratique sans précédent car, jamais auparavant ce pays n’avait connu de succession démocratique à la tête du pouvoir. Toute l’Afrique devrait s’en féliciter et encourager les acteurs politiques nigériens à aller jusqu’au bout du processus. Et qu’ils acceptent le verdict populaire.

L’ancien premier ministre Oumarou qui arrive en troisième position, avec près de 8 %, n’est pas vraiment « faiseur de roi », mais a une carte majeure à jouer. On verra à qui il apportera son appui. Abouba qui a 7% devrait aussi être courtisé. Les 26 autres candidats ont été désavoués par les électeurs.

Il faut magnifier leur mobilisation car 69% de taux de participation(plus de 5 millions)est remarquable dans un pays immense où les déplacements sont parfois difficiles et la menace terroriste omniprésente.