Le Niger a lancé une opération de mobilisation d’anciens militaires et gendarmes à la retraite, en soutien à l’armée qui combat depuis 2015 la violence djihadiste sur plusieurs pans de son territoire.

Une première opération de mobilisation de 1.000 anciens militaires et gendarmes à la retraite depuis moins de cinq ans a été lancée lundi à Niamey, selon l’AFP, citant des sources sécuritaires. « Ces 1.000 hommes, une fois mobilisés, n’iront pas directement au front, mais seront destinés à sécuriser des sites importants comme ceux des projets de développement », en zones sensibles.

Pour « soulager les Forces de défense et de sécurité (FDS) qui sont constamment sur le terrain », le ministère de la Défense a jugé utile de « faire appel aux anciens militaires et gendarmes à la retraite depuis cinq ans » ou moins, parmi lesquels on compte des « spécialistes » de plusieurs domaines, a de son côté indiqué à la télévision d’Etat, le colonel Abdoulaye Mounkaila, lui-même retraité et membre de la Commission de la Réserve militaire.

C’est la première opération du genre lancée au Niger pour lutter contre les groupes djihadistes dont les attaques meurtrières se sont multipliées depuis 2015.

Plusieurs pans du territoire sont touchés : l’Ouest, proche du Mali et du Burkina où Al-Qaïda et le groupe État islamique (EI) sont présents, et le Sud-est riverain du lac Tchad et du Nigeria, devenu un repaire des djihadistes de Boko Haram et de sa branche dissidente Iswap (Etat islamique en Afrique de l’ouest).

La zone frontalière entre le Nord du Bénin et le Sud du Niger, jusqu’ici épargnée, est à son tour confrontée depuis quelques mois également à la menace djihadiste, selon les autorités.

Pour faire face au djihadisme, le Niger avait affiché en 2020, son intention de doubler les effectifs de son armée qui devraient passer de 25.000 à 50.000 dans les cinq prochaines années. En outre, l’âge de la retraite pour « les militaires de rangs » a été repoussé de 47 ans à 52 ans.