Le principal opposant nigérien, Hama Amadou, a affirmé mardi « remplir » toutes les conditions pour se présenter à l’élection présidentielle de décembre, en dépit de sa condamnation à un an de prison dans une affaire de trafic international d’enfants.
« La Constitution pose deux conditions : la première c’est qu’il faut être Nigérien d’origine. Je suis né à Youri (près de Niamey), ma mère est née à Niamey et mon père est né à Youri, je peux considérer que cette condition je la remplis pleinement », a déclaré Hama Amadou devant la presse. « La deuxième condition de la Constitution » est « qu’il faut jouir de ses droits civils et politiques et je considère que je jouis pleinement de mes droits », a-t-il noté.
L’opposant, âgé de 70 ans, avait été condamné en 2017 à un an de prison dans le cadre d’un trafic international d’enfants avec le Nigeria, impliquant également une de ses épouses, rappelle l’AFP. Il avait crié au procès politique, assurant qu’on voulait l’écarter de la lutte pour la présidentielle de 2020. En application du code électoral nigérien, cette condamnation risque de lui interdire de participer au scrutin.
« Le procureur avait exprimé le voeu, à la demande du gouvernement, que je sois déchu des mes droits civils et politiques pour cinq ans (mais) le juge de siège avait refusé de donner suite à cette demande », a expliqué M. Amadou. « Le juge ne m’a (donc) pas condamné à perdre mes droits », a-t-il clamé, en indiquant qu’ « il n’y a pas d’automaticité » entre sa condamnation à un an de prison et la déchéance de ses droits.
« Le gouvernement veut m’interdire d’être candidat comme il l’avait déjà tenté en 2016. J’ai l’intention d’être candidat et de gagner les élections », a-t-il martelé. Hama Amadou, a été investi candidat par son parti, le Mouvement démocratique nigérien (MODEN). En mars 2016, il était arrivé deuxième sans pouvoir faire campagne en raison de son incarcération.
En raison du coronavirus, Amadou a bénéficié en mars d’une grâce présidentielle alors qu’il purgeait le reste de sa peine de douze mois de prison. Le premier tour de la présidentielle, couplé aux législatives, est fixé au 27 décembre 2020. Il sera précédé par des élections municipales.
Mahamadou Issoufou (élu en 2011 et 2016) ne briguera pas de troisième mandat. C’est Mohamed Bazoum, ex-ministre de l’Intérieur, qui a été investi en mars 2019 candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir). Une dizaine de chefs de partis ont également été investis pour la course à la présidence.