La France et plusieurs pays européens ont entamé, mardi soir, l’évacuation par avion de leurs ressortissants civils du Niger à la suite du putsch de la semaine dernière. Un premier avion évacuant des Français a décollé de Niamey, a annoncé en début de soirée à l’AFP la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna. L’avion, un Airbus A330 avec “262 personnes à bord dont une douzaine de bébés”, se posera “en début de nuit” à l’aéroport de Paris-Roissy Charles de Gaulle, a-t-elle précisé. “La quasi totalité des passagers” sont des Français, et il y a aussi “quelques ressortissants européens”, a-t-elle ajouté.
D’autres passagers, “avec davantage d’Européens”, étaient en train d’embarquer dans un deuxième avion vers 18H20 GMT. Il décollera prochainement, également de l’aéroport civil de Niamey, selon elle. “Il y a 600 Français qui ont exprimé clairement leur intention de partir et il y a un peu moins de 400 Européens”, a-t-elle également précisé. Au total, quelque 1.200 Français sont enregistrés sur les listes consulaires au Niger, selon Paris.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a recommandé dans la journée “à tous ses ressortissants à Niamey” – moins de 100 personnes qui ne travaillent ni pour l’ambassade ni pour l’armée – d’accepter l’offre de la France.
L’Italie a elle annoncé se tenir prête à évacuer par un avion spécialement affrété ses ressortissants de Niamey, soit quelque 90 personnes sur un total d’un peu moins de 500 Italiens au Niger, dont la plupart sont des militaires.
Les Etats-Unis n’ont pris aucune décision d’évacuation pour le moment, a indiqué mardi la Maison Blanche.
Paris justifie l’évacuation par les “violences qui ont eu lieu contre notre ambassade avant-hier” lors d’une manifestation hostile à la France, et par “la fermeture de l’espace aérien qui laisse nos compatriotes sans possibilité de quitter le pays par leurs propres moyens”.
Des sources concordantes font le lien entre ces évacuations et une attaque militaire imminente dans le pays. En effet, La France et les Etats-Unis n’attendent que le feu vert des instances africaines, notamment l’UA et la CEDEAO pour intervenir militairement dans le pays en vu d’un rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Les chefs d’état-major de la Cédéao en conclave de mercredi à vendredi
Les chefs d’état-major des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se réunissent de mercredi à vendredi à Abuja au sujet du putsch au Niger, a annoncé mardi soir l’organisation régionale dans un communiqué.
Les dirigeants ouest-africains réunis en sommet extraordinaire dimanche dans la capitale nigériane avait condamné le putsch et donné une semaine aux putschistes pour rétablir le président déchu Mohamed Bazoum dans ses fonctions en se réservant la possibilité d’un recours à la force
Elle avait ainsi annoncé une réunion des chefs d’état-major des pays membres à venir. Les dirigeants avaient également annoncé la nomination à venir d’un représentant qui serait dépêché au Niger pour soumettre ses exigences.