Le principal opposant nigérien, Hama Amadou, écroué depuis novembre 2019 pour trafic international d’enfants, fait partie des 1.540 détenus graciés pour empêcher la propagation du coronavirus dans les prisons.
Le nom de Hama Amadou figure sur la liste de ces détenus lue à la radio publique et que le président nigérien Mahamadou Issoufou a décidé de gracier « pour des raisons humanitaires et pour désengorger les maisons d’arrêt ».
Début mars, après deux semaines de soins médicaux en France, Hama Amadou avait regagné sa prison de Filingué (ouest) où il était incarcéré depuis le 19 novembre 2019 pour purger le reste de sa peine de huit mois de prison ferme sur douze.
Il avait été condamné dans le cadre d’un trafic international d’enfants avec le Nigeria et impliquant également une de ses épouses. Il avait crié au procès politique, assurant qu’on voulait l’écarter de la lutte pour la présidentielle de 2020. En application du code électoral nigérien, cette condamnation lui interdit de participer au scrutin.
L’opposant âgé de 70 ans, a été écroué le 14 novembre 2019 au retour d’un exil de près de trois ans. Il avait déjà été incarcéré à Filingué en novembre 2015 à son retour d’un premier exil. En mars 2016, entre les deux tours de la présidentielle à laquelle il était arrivé deuxième sans pouvoir faire campagne en raison de son incarcération, il avait été autorisé à se rendre en France pour des raisons de santé.
Il n’était plus rentré au Niger jusqu’au 14 novembre 2019. Il a été désigné en août candidat à la présidentielle de décembre 2020 par son parti, le Moden.
Le Niger, pays du Sahel parmi les pauvres du monde a enregistré depuis le 19 mars 22 cas de coronavirus dont 3 décès à Niamey, selon le ministère de la Santé.