Le génocide Rwandais avait fait des milliers de victimes

Le gouvernement nigérien a ordonné l’expulsion de huit Rwandais liés au génocide de 1994 dans ce pays d’Afrique de l’Est,  pour des “raisons diplomatiques”; un mois seulement après leur accueil dans la capitale Niamey, selon un arrêté ministériel consulté mercredi par l’AFP.

L’ordre a été publié après qu’un précédent reportage sur les expulsions par le   magazine d’information Jeune Afrique ait déclaré que le gouvernement nigérien avait fait volte-face après que le Rwanda eut exprimé son mécontentement au sujet de leur arrivée à Niamey.

« Les personnes dont les noms suivent sont définitivement expulsées du territoire nigérien avec interdiction permanente de séjour, pour des raisons diplomatiques », précise l’arrêté signé par le ministre nigérien de l’Intérieur Hamadou Amadou Souley.

Sur les huit noms répertoriés, quatre ont été reconnus coupables de crimes pendant le génocide par le Tribunal pénal international des Nations Unies pour le Rwanda (TPIR) : l’ancien préfet Alphonse Nteziryayo, l’ancien chef du renseignement militaire Anatole Nsengiyumva et les anciens officiers de l’armée Tharcisse Muvunyi et Innocent Sagahutu.

Tous les quatre ont purgé leur peine.

Les quatre autres noms ont été acquittés par le TPIR, dont Protais Zigiranyirazo, qui est le frère de l’ancienne première dame Agathe Habyarimana et qui était considéré comme une figure marquante du régime hutu.

Les trois autres étaient François-Xavier Nzuwonemeye, ancien commandant d’un bataillon d’élite, l’ex-ministre des transports Andre Ntagerura et Prosper Mugiraneza, ancien ministre de la Fonction publique.

« Les intéressés seront mis en demeure de quitter le territoire nigérien dans un délai de sept jours », précise l’arrêté ministériel, sans indiquer vers où ils seraient expulsés.

L’authenticité de l’ordonnance, publiée par le journal nigérien Air Info, a été confirmée à l’AFP par le ministre de l’Intérieur, qui s’est refusé à donner plus de détails.

Le 15 novembre, le Niger a signé un accord avec l’ONU pour accueillir neuf Rwandais – les huit expulsés ainsi que l’ancien ministre rwandais des Affaires étrangères, Jérôme Clément Bicamumpaka, qui a également été acquitté par le TPIR.

Environ 800 000 personnes sont mortes entre avril et juillet 1994 au Rwanda alors que le régime extrémiste hutu tentait d’éliminer la minorité tutsie, provoquant l’un des plus grands massacres du XXe siècle.