Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, a déclaré que le blocage par le Bénin des exportations de pétrole du Niger, imposé en réponse à la fermeture d’une frontière, violait les accords commerciaux entre les deux pays et avec les partenaires chinois du Niger.
S’exprimant lors d’une conférence de presse dans la capitale Niamey, M. Zeine a déclaré que le Niger ne pouvait pas rouvrir complètement sa frontière avec le Bénin pour des raisons de sécurité, des propos qui aggravent un différend ayant donné lieu cette semaine au blocage par le Bénin des livraisons de pétrole brut nigérien aux navires se trouvant dans son port de Cotonou.
Le blocus compromet le projet du Niger, pays enclavé, de commencer à exporter du brut dans le cadre d’un accord de 400 millions de dollars avec la compagnie pétrolière nationale China National Petroleum Corp, et ce, d’autant plus que le Niger a déclaré qu’il utiliserait les fonds provenant de l’accord d’exportation pour financer les paiements d’obligations manqués alors qu’il était soumis à des sanctions imposées par la région.
Zeine a affirmé que le blocus constituait une violation d’une douzaine d’accords signés par le Bénin, le Niger et la partie chinoise concernant un oléoduc récemment lancé et financé par PetroChina, reliant le champ pétrolifère d’Agadem, au Niger, au port béninois de Cotonou. Mais le Bénin a déclaré qu’il ne ferait marche arrière que lorsque le Niger rouvrirait sa frontière aux marchandises en provenance du Bénin et normaliserait ses relations.
Le premier ministre a en outre indiqué que l’un des accords d’exportation de pétrole stipulait que le Bénin ne pouvait pas modifier ou limiter unilatéralement les accords de quelque manière que ce soit sans le consentement des autres parties. « Cela signifie que le pays a accepté de ne prendre aucune décision susceptible d’interrompre le flux de pétrole brut nigérien vers le marché international. C’est grave. Il s’agit d’une violation d’un accord », a-t-il souligné.
Les suites de cet épisode ne sont pas claires. M. Zeine a fait savoir que le Niger n’accéderait pas à la demande du Bénin de rouvrir entièrement sa frontière. « Sur le territoire du Bénin, il y a des bases où certains terroristes sont entraînés pour venir déstabiliser notre pays. C’est donc pour de simples raisons de sécurité que nous avons décidé de maintenir la fermeture de la frontière », a-t-il dit sans donner plus de détails sur les allégations.