L’Algérie a annoncé hier lundi,  « surseoir » à sa médiation censée mettre fin à la crise qui secoue le Niger depuis la prise de pouvoir par les militaires, dans l’attente de « clarifications ».

« Le gouvernement algérien a décidé de surseoir à l’engagement des discussions préparatoires envisagées jusqu’à l’obtention des clarifications qu’il estime nécessaires au sujet de la mise en œuvre de la médiation algérienne » au Niger, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Alger rappelle que les autorités nigériennes avaient informé le gouvernement algérien, le 27 septembre, « par lettre officielle (..) de leur acceptation de la médiation algérienne dans la crise politique, institutionnelle et constitutionnelle à laquelle le Niger est confronté ».

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait ensuite chargé le chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, « de se rendre à Niamey dans les plus brefs délais (…) pour y entamer des discussions préparatoires  », selon la même source. Mais les échanges entre les deux chancelleries sur « le programme et le contenu de cette visite », n’ont pas été « concluants », a ajouté le communiqué.

L’Algérie déplore également que des « déclarations officielles et publiques d’autorités nigériennes ont suscité des interrogations légitimes quant à leur disposition réelle à donner suite à leur acceptation de la médiation algérienne ».

Le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, avait déclaré avoir appris l’acceptation de cette médiation sur les réseaux sociaux, accusant à demi-mot l’Algérie de « manipulation ».

Alger avait proposé fin août des discussions politiques « pendant six mois au maximum (…) avec la participation et l’approbation de toutes les parties au Niger sans exclusion », sous la tutelle d’une « autorité civile dirigée par une personnalité consensuelle et acceptée par tous les bords de la classe politique », afin de conduire au « rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays ».

Le Niger est gouverné depuis plus de deux mois par un régime militaire arrivé au pouvoir après un coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum.