Mohamed Bazoum

Les voisins ouest-africains du Niger opposés au coup d’Etat dans ce pays ont dénoncé hier lundi « une nouvelle provocation » du régime militaire après sa menace de poursuivre pour « haute trahison » le président renversé Mohamed Bazoum ; les Etats-Unis se disant « consternés ».

Peu après ces condamnations, les militaires au pouvoir à Niamey ont annoncé avoir rappelé l’ambassadeur du Niger à Abidjan après des propos du président ivoirien Alassane Ouattara, accusé d’avoir fait « l’apologie de l’action armée contre » le pays.

Dimanche, le régime militaire avait affirmé avoir réuni les « preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales » le président Bazoum pour « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays. Il a appuyé ses accusations sur ses « échanges » avec des « nationaux », des « chefs d’Etat étrangers », et des « responsables d’organisations internationales ».

 

Cette démarche « constitue une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires de la République du Niger de rétablir l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques », a réagi la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

« Nous sommes extrêmement consternés par les informations selon lesquelles on rajoute un cran à la détention injuste du président Bazoum », a de son côté réagi le département d’Etat à Washington, estimant que cela « ne contribuera certainement pas à une résolution pacifique de cette crise ».

 

Le président Bazoum, retenu dans sa résidence présidentielle depuis le jour du coup d’Etat avec son fils et sa femme, avait déclaré dans plusieurs médias être un « otage », privé d’électricité et contraint de ne manger que du riz et des pâtes, avant de recevoir la visite de son médecin, qui « n’a soulevé aucun problème quant à son état de santé » selon les militaires.