La junte nigérienne a accepté de discuter avec le gouvernement béninois, représenté par deux anciens présidents du Bénin, afin de rétablir les relations après le coup d’État survenu dans ce pays l’année dernière, qui a entraîné la fermeture de la frontière et celle d’un oléoduc financé par la Chine.
Le Niger a accepté les pourparlers après une réunion entre son chef militaire, le général Abdourahamane Tiani, et les anciens présidents béninois Thomas Boni Yayi et Nicéphore Soglo, le 24 juin, indique un communiqué du gouvernement nigérien. M. Tiani a déclaré aux anciens chefs d’État béninois qu’il était ouvert à un dialogue franc et a accepté une proposition de leur part visant à désamorcer les tensions, ajoute la même source. “Il a accepté le principe de la formation d’une commission composée de représentants du gouvernement nigérien, du gouvernement béninois et des deux anciens chefs d’État béninois en visite”, souligne le communiqué.
Les anciens dirigeants ont, quant à eux, tenu une réunion de suivi avec le président du Bénin, Patrice Talon, lundi, ont-ils fait savoir dans un communiqué séparé. “Le président et les anciens présidents se sont mis d’accord sur la nécessité de rétablir le dialogue, comme convenu par toutes les parties”, est-il souligné.
Une résolution pourrait permettre la reprise de l’acheminement du pétrole vers la Chine via l’oléoduc financé par PetroChina. Le Niger a suspendu ses exportations de pétrole via ce pipeline de 2.000 km vers la côte béninoise à la mi-juin, en raison de l’escalade des tensions liées à la fermeture de la frontière.
Les tensions remontent au coup d’État de juillet 2023 au Niger, qui a conduit la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à imposer des sanctions au Niger pendant plus de six mois. Les relations entre le Niger et ses voisins sont tendues depuis lors, le Niger accusant le Bénin d’accueillir des insurgés qui complotent pour déstabiliser le pays du Sahel. Des accusations que le Bénin a démenties.
L’oléoduc a été saboté en juin par un groupe armé de rebelles nigériens opposés à la junte, causant des dommages mineurs.