Le président Mahamadou Issoufou finit par accorder la liberté provisoire à son rival Hama Amadou après l’avoir fait incarcérer et empêché de faire campagne pour le premier tour de la présidentielle du 20 mars. Lorsque son rival a été qualifié pour le second tour, le président sortant avait continué de refuser sa libération, ce qui avait provoqué la levée de la communauté internationale et discrédité le régime nigérien.
Accueil frileux de la Communauté internationale
Face à cette situation qui est une impasse politique, Mahamaou Issoufou qui s’est octroyé un score de plus de 92 % cherche à nouer un dialogue avec l’opposition, qu’il n’a jamais voulu engagé auparavant. Le très contesté chef de l’Etat nigérien est conscient que sa position est difficile à tenir, et que si le président François Hollande lui a adressé une lettre de félicitations, les autres pays occidentaux observent une retenue qui en dit long.
Le Département d’Etat des Etats-Unis qui ont installé une base militaire au Niger – comme les Français -, notamment pour le lancement de drones contre les terroristes dans le Sahel, a publié un communiqué par pour exhorter les partis politiques nigériens à « résoudre leurs différends de manière pacifique par le dialogue ».
Tenter de déserrer l’étau
Mahamadou Issoufou a conscience que le blocage actuel lui est imputable et que le pourrissement pourrait susciter l’entrée en scène de militaires qui ont plusieurs coups d’Etat à leur actif dans l’histoire récente du Niger.
Le président nigérien dont l’élection est entachée à jamais par les exactions subies par les opposants et par Hama Amadou en particulier cherche à désserer l’étau. Il veut mettre un terme à l’épreuve de force née de sa volonté farouche de confisquer le pouvoir.
La balle est maintenant dans le camp de l’oppostion qui va faire un choix décisif pour l’avenir du Niger : jouer l’apaisement et accepter le coup de force de Mahamadou Issoufou, ou refuser et continuer un bras de fer à l’issue incertaine.