Le président nigérien Mahamadou Issoufou recevant une délégation venant de Kidal, comprenant des membres du HCUA. (archives)
Le parlement nigérien a adopté vendredi une nouvelle loi autorisant les interceptions des communications téléphoniques pour lutter contre « le terrorisme et la criminalité transnationale ».

Les députés de l’opposition, très minoritaires, ont dénoncé le texte et quitté l’hémicycle avant les débats.

« Cette loi n’est pas liberticide. Elle est indispensable et elle procède de la volonté du gouvernement de sécuriser nos populations », selon Barkaï Issouf, le ministre chargé des Relations avec les institutions, cité par l’AFP. « Vous craignez d’être écoutés? Et bien vous l’étiez depuis et vous l’êtes encore, c’est maintenant que ça va être organisé », a lancé Marou Amadou, le ministre de la Justice.

Selon la Constitution nigérienne « le secret de la correspondance et des communications est inviolable » et il « ne peut y être dérogé que dans les conditions et les formes définies par la loi ».

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La nouvelle loi s’inscrit dans « la recherche des renseignements » concernant « l’atteinte à la sécurité de l’Etat » ou dans la « lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ».

« Les preuves recueillies peuvent être utilisées dans le cadre des enquêtes et poursuites pénales diligentées par les autorités judiciaires », selon les termes du document. Les interceptions des communications seront effectuées par « des services techniques compétents » sur « toute personne contre laquelle il existe des sérieuses raisons », souligne le texte.

Dans un communiqué, l’opposition parlementaire a dénoncé « la volonté du pouvoir de priver les Nigériens de toute vie privée dans leurs communications ». « Cette loi permettra de surveiller tous les Nigériens, ainsi que tous ceux qui vivent au Niger, sous de fallacieux prétextes, autres que ceux relatifs à la sécurité et la lutte antiterroriste », selon les termes du communiqué.

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Le Niger fait face aux attaques récurrentes des groupes terroristes sahéliens dans l’Ouest, à ses frontières avec le Mali et le Burkina et dans le Sud-est aux raids meurtriers des islamistes de Boko Haram ou du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, issu une scission de Boko Haram).