Au moment où la CEDEAO se montre de plus en plus favorable à une intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, les rumeurs se confirment sur une possible implication de l’ancien président, Mahamadou Issoufou dans le putsch qui a mis hors-jeu son successeur, Mohamed Bazoum.
Depuis le déclenchement de la nouvelle crise au Niger, des rumeurs courent sur une possible implication de l’ancien président, Mahamadou Issoufou, dans l’action menée par le général putschiste Abdourahman Tchiani. Des rumeurs qui se confirment de jour en jour. En effet, plusieurs éléments mettent en avant la main, à peine invisible, de l’ancien président dans la mésaventure vécue par son successeur, Mohamed Bazoum.
Selon les informations d’AfriqueConfidentielle, le jour du putsch, et au moment où la garde présidentielle tenait en otage le président et sa famille, Mahamadou Issoufou a eu des appels téléphoniques avec plusieurs hauts gradés de la gendarmerie et de la garde républicaine. Il s’agit notamment du commandant adjoint de la gendarmerie le colonel-major Abdoul Karim Hima dit Mayer, le colonel Ahmed Sidien, commandant en second de la Garde républicaine et l’inspecteur général de la police Assabaha Ibawangal directeur adjoint de la police nationale.
Au cours de ces entretiens téléphonique, l’ancien président a demandé à les voir directement dans sa résidence pour les convaincre de saboter la stratégie de résistance mise en place par la Garde républicaine et la Gendarmerie nationale afin de mettre en échec l’aventure périlleuse du commandant de la garde présidentielle. Parvenant à convaincre les militaires, il n’hésite pas à leur demander de rejoindre le général Tchiani au Palais présidentiel.
Un silence coupable
Au pouvoir pendant de longues années, le président Issoufou a eu connaissance de plusieurs coups d’Etat à travers le monde. Des coups d’Etat qu’il a tous condamné. Cette fois, et devant une accession illégitime au pouvoir dans son pays, il a préféré garder le silence. Un silence qui pousse les observateurs à poser plusieurs questions sur la position prise par l’ancien président.
Et ce n’est pas tout. L’ancien président garde également le silence devant les agissements de plusieurs de ses proches au sein du parti (PNDS). Ces derniers n’hésitent pas à demander aux responsables départementaux, issus du parti, de bien accueillir les gouverneurs nommés par la junte désormais au pouvoir.
D’autres éléments laissent également planer le doute sur le rôle présumé de l’ancien président dans cette opération qui perturbe toute la région du Sahel. En effet, tous les militaires reçus dernièrement par Issoufou dans sa résidence ont été promus. Selon les sources d’AC, le colonel-major Hima et le colonel Sidien ont été nommés respectivement commandant de la Gendarmerie et commandant de la Garde républicaine.