Une violente attaque d’un véhicule humanitaire a causé la mort de huit personnes, deux Nigériens et six Français, dimanche au Niger. Des hommes armés, à bord de moto, ont pris pour cible la voiture avant de prendre la fuite. Les victimes se rendaient dans un parc où vivent des girafes, dans une zone qui n’était pourtant pas interdite de visite et ne faisait l’objet d’aucune alerte sécuritaire. Des opérations de ratissage sont en cours dans la zone, menées par les forces de sécurité nigériennes, soutenues par l’armée française.
Le véhicule, un 4×4 de l’ONG Acted, criblé de balles, a pris feu, selon des témoins cités par RFI. Les corps des deux premières victimes, le chauffeur et un des français, étaient totalement calcinés, alors que les cinq autres personnes ont été abattues à bout portant. Une femme, qui avait réussi à prendre la fuite, a été rattrapée et tuée, ont-ils indiqué.
Au total, ce sont six Français et leurs deux accompagnateurs nigériens, le chauffeur et le président de l’association des guides locaux, qui ont été ainsi tués. Certains des Français étaient employés de l’ONG ACTED.
Les huit corps des victimes du parc animalier de Kouré ont été acheminés à Niamey, alors que la police scientifique a commencé à enquêter et a procédé à des prélèvements sur le terrain, rapportent les mêmes sources.
L’attaque a été perpétrée près de la route goudronnée qui va de Niamey à Agadès, juste après que les victimes ont passé le poste de garde du parc.
Issoufou et Macron condamnent, un conseil de Défense prévu mardi
Pour l’heure, il n’y a pas eu de revendication liée à cette attaque et l’identité des assaillants n’est pas encore connue. Les enquêteurs ne connaissent pas, non plus, vers quelle direction ils ont fui. Toutefois, toujours selon RFI, de nombreux groupes sont actifs dans cette zone, notamment le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) ou l’EIGS (État islamique au grand Sahara). Mais le GSIM, a indiqué dimanche soir qu’il n’était pas impliqué dans cette attaque.
Le ministre de la Défense du Niger, Issoufou Katambé, a annoncé que les forces nigériennes de défense et leurs partenaires occidentaux de Barkhane ratissent la zone, pas loin de celle dite « des trois frontières », entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Des avions de reconnaissance sont également venus en renfort des forces au sol.
Réagissant à cette tuerie, le président nigérien Mahamadou Issoufou a condamné une attaque terroriste « lâche et barbare ». Le président français, Emmanuel Macron, a aussi dénoncé cette attaque, promettant que tout sera mis en œuvre pour en élucider les circonstances. Les deux présidents ont d’ailleurs eu un échange dimanche en fin de journée, alors qu’un conseil de Défense sera tenu demain mardi à l’Élysée, annonce le média français.
Cette nouvelle attaque et les dernières perpétrées récemment au Burkina Faso et au Mali montrent, en tout cas, que la menace terroriste est loin d’être éradiquée dans la région.