Le groupe français Total a évacué tout le personnel de son site gazier dans le Nord-est du Mozambique. Et ce, neuf jours après l’attaque terroriste dans la ville voisine de Palma. Le projet de plusieurs milliards d’euros était vendredi à l’arrêt complet.
« Total a pris la décision d’évacuer l’ensemble du personnel. A cet instant, toutes les installations sont abandonnées », a affirmé une source militaire, cité par l’AFP. « Total est parti », a confirmé une source sécuritaire.
Le 24 mars, des groupes armés ont attaqué Palma, ville portuaire de 75.000 habitants, tuant des dizaines de civils, policiers et militaires. Le raid soigneusement préparé, lancé à seulement quelques kilomètres du méga-projet gazier, sur la péninsule d’Afungi, a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), selon l’AFP.
Des rebelles ont été repérés ces derniers jours à proximité du site de Total, selon une source de la sécurité. Par ailleurs, des milliers de personnes qui ont fui Palma ont afflué depuis neuf jours vers le site de la péninsule d’Afungi.
Malgré plusieurs évacuations par bateau vers le port de Pemba, à plus de 200 km, le nombre des déplacés n’a cessé de gonfler. Vendredi, près de 15.000 personnes se trouvaient dans la concession gazière ; plusieurs milliers aux portes mêmes du site.
Les groupes armés, connus localement sous le nom d’Al-Shabab, ravagent la province pauvre, mais riche en gaz naturel du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, depuis plus de trois ans.
Décrite comme un « Fort Apache », la future exploitation gazière, qui devait être opérationnelle d’ici 2024, est désormais sous la protection de l’armée mozambicaine.
Au total plus de 9.100 personnes ont été déplacées par l’attaque, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Sur les plus de 110.000 vivant dans la zone de Palma, 40% avaient déjà fui les violences dans d’autres parties de la province, selon l’ONU.