L’audacieuse attaque qui a permis à des terroristes de s’emparer d’un port stratégique du nord du Mozambique, riche en gaz, met à l’épreuve les capacités de réaction des pays d’Afrique australe, selon des analystes.

Un sommet virtuel des chefs d’Etat des pays de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) est prévu lundi 17 août et les analystes espèrent que cette présence terroriste sera au coeur de la rencontre, d’autant plus que le Mozambique doit prendre la présidence tournante de la SADC.

Cette organisation devrait « d’urgence aider le Mozambique à endiguer cette rébellion violente », selon l’Institut d’études de la sécurité (ISS) basé à Pretoria, cité par l’AFP, qui voit dans ce sommet « une occasion majeure de prendre des actions décisives pour aider à mettre fin à la crise ».

Pour la troisième fois cette année, des terroristes affiliés au groupe Etat islamique (EI) ont attaqué la petite ville de Mocimboa da Praia, s’emparant le 12 juillet dernier de son port stratégique pour l’immense projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de la région, l’un des plus gros investissements en Afrique, auquel participe notamment le groupe français Total, selon l’AFP.

La province de Cabo Delgado, la plus septentrionale du pays, limitrophe de la Tanzanie, est la cible depuis octobre 2017 d’attaques terroristes qui ont fait plus de 1.500 morts et de 250.000 déplacés. Le gouvernement mozambicain n’a fini par reconnaître la présence de ces terroristes sur son sol qu’en avril 2020.

En mai 2020, la division chargée de la sécurité de la SADC a promis d’aider le Mozambique à s’attaquer à la rébellion terroriste, l’un des plus grands défis que l’Afrique australe ait eu à relever ces dernières années. « Il est vraiment temps pour la SADC d’intervenir », estime l’activiste Adriano Nuvunga, directeur du Centre pour la démocratie et le développement du Mozambique, basé à Maputo.

Jusqu’à présent, le Mozambique a fait appel à des sociétés de sécurité privées pour tenter de reprendre le contrôle de ses régions du nord, dont la russe Wagner et la sud-africaine Dyck Advisory Group, selon plusieurs spécialistes des questions de sécurité.

Jeudi, lors d’une réunion préparatoire au sommet régional, la ministre mozambicaine des Affaires étrangères, Veronica Macamo, a affirmé que « si le terrorisme et l’extrémisme violent n’étaient pas contenus, ils pouvaient s’étendre » à toute l’Afrique australe.