Des soldats mozambicains ont lancé jeudi une offensive pour repousser des terroristes présumés au lendemain d’une attaque à Palma (nord-est), où un mégaprojet gazier auquel participe le groupe français Total a été paralysé plusieurs mois par les violences.
Des terroristes ont attaqué Palma mercredi après-midi, forçant des habitants terrifiés à fuir dans la forêt environnante alors qu’ils se frayaient un chemin dans la ville en bord de mer. Cette attaque est survenue le jour de l’annonce par le géant français de la reprise des travaux de construction sur le site gazier qui devrait être opérationnel en 2024.
Le porte-parole du ministère de la Défense, Omar Saranga, cité par l’AFP, a assuré que les forces de sécurité du Mozambique (SDS) traquaient « les mouvements de l’ennemi » et travaillaient « sans relâche pour rétablir la sécurité et l’ordre ».
Les « SDS feront tout pour assurer la sécurité et le bien-être de la population (… ) tout en continuant à garantir la protection des projets économiques », a-t-il déclaré à la presse à Maputo.
Il a ajouté que le nombre des victimes ainsi que l’étendue des dégâts étaient encore indéterminés, et que le réseau de téléphonie mobile avait été « interrompu ». Palma est située à plus de 1.800 km au nord-est de Maputo dans la province riche en gaz de Cabo Delgado, où les autorités sont confrontées à une violente insurrection depuis 2017.
Un conflit qui a fait 2600 morts
Des terroristes armés, connus sous le nom d’Al Shabab et qui ont fait allégeance au groupe Etat islamique (EI) en 2019, y mènent des attaques sanglantes depuis plus de trois ans. Les attaques avaient néanmoins faibli ces derniers mois, une accalmie imputée à la riposte militaire.
Le conflit a fait au moins 2.600 morts, dont plus de la moitié de civils, selon l’ONG Acled, et forcé plus de 670.000 personnes à quitter leur foyer, selon l’ONU. Début mars, Amnesty International a accusé les forces gouvernementales mozambicaines et des mercenaires d’avoir tué sans discernement des civils dans la province de Cabo Delgado.
Les habitants sont « pris entre les forces de sécurité mozambicaines, la milice privée combattant aux côtés du gouvernement et le groupe d’opposition armé Al Shabab – dont aucun ne respecte le droit à la vie ni les règles de la guerre », avait affirmé Amnesty.