Mocimboa da Praia, une ville portuaire dans le nord du Mozambique riche en gaz, est tombée aux mains des djihadistes, hier mercredi 12 août. C’est ce qu’a révélé le site d’information local Moz24Horas, confirmé par une source militaire à l’AFP. Ce dernier qui a indiqué que « la situation est très compliquée », a précisé que les djihadistes ont touché un bateau dans le port avec un lance-roquettes.

Dans un communiqué publié dans la soirée, les Forces de défense du Mozambique (FDS) ont indiqué que « des opérations sont en cours pour neutraliser les terroristes qui utilisent les populations de ces régions comme boucliers »,  précisant que des « terroristes » avaient lancé la semaine dernière des « attaques coordonnées » contre plusieurs villages proches du port dans le but d’occuper la ville. 

Le port de Mocimboa da Praia est très importante dans la région.  Il se situe dans la province de Cabo Delgado, à environ 80 km au sud de la péninsule d’Afungi qui abrite d’importantes installations pour le développement de gaz naturel liquéfié (GNL), l’un des plus gros investissements en Afrique auquel participe le groupe français Total, indique l’AFP, ajoutant que le port est actuellement utilisé dans le cadre de ces activités gazières.

Au moins 1300 personnes tuées et 210 000 déplacées depuis 2017

Pour rappel, huit ouvriers d’une entreprise de BTP, travaillant pour le groupe français TOTAL, sur son projet gazier de plusieurs milliards de dollars dans la province de Cabo Delgado, avaient été tués au mois de juin dernier. Des djihadistes avaient aussi occupé temporairement Mocimboa da Praia à la suite d’une attaque, alors qu’une précédente occupation de la ville avait provoqué un exode massif de ses habitants, quelques mois avant.

Depuis 2017, le nord du Mozambique connaît une insurrection djihadiste qui a causé un millier de morts et empêché le développement de l’exploitation de ses réserves de gaz offshore.

Selon l’ONG The Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), les attaques ont coûté la vie à au moins 1 300 personnes dans cette région. « Les insurgés et les forces de sécurité gouvernementales se sont affrontés de manière plus ou moins constante dans la région depuis la soirée du 5 août », a, d’ailleurs, écrit Acled dans son dernier rapport publié mercredi.

Pour sa part, l’ONU a estimé en mai dernier, le nombre de personnes déplacées à cause de ces attaques à, au moins, 210 000. Malgré cette instabilité, le groupe Total a indiqué qu’il va poursuivre son projet gazier de 23 milliards de dollars dans la région.