La candidature pour la présidentielle de juin en Mauritanie du dauphin de l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz, l’ancien général Ould Ghazouani, a été plébiscitée samedi par le parti majoritaire, réuni en congrès.
Une résolution approuvant la candidature du ministre de la Défense Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, dit « Ould Ghazouani », qu’il a officialisée vendredi soir dans un stade de 8.000 personnes à Nouakchott, a été adoptée samedi par le congrès ordinaire de l’UPR (Union pour la République).
Entré à l’armée en 1978, compagnon de toujours de Mohamed Ould Abdel Aziz, avec lequel il a participé à deux putschs (2005 et 2008), et dont il est très proche, Ould Ghazouani a été chef d’état-major de 2008 à son entrée au gouvernement en novembre.
Le président Ould Abdel Aziz, interdit de troisième mandat par la Constitution, pourrait reprendre la direction de son parti, l’UPR, après la présidentielle prévue mi-juin mais dont la date précise n’a pas encore été fixée.
« Les instances du parti ayant démissionné comme le veut la tradition, une commission provisoire sera chargée de conduire le fonctionnement du parti en attendant l’élection de son nouveau directoire, dont la présidence pourrait revenir à l’actuel président de la république au terme de son mandat », selon un dirigeant de l’UPR cité par l’AFP.
Lors des législatives du 1er et 15 septembre, l’UPR avait remporté une large victoire (environ 120 sièges à l’Assemblée, en comptant les formations alliées), face à une opposition dite « radicale » comptant une trentaine de députés, dont 14 issus du parti à référentiel islamiste Tewassoul.
Si la majorité semble réuni autour d’un seul candidat, les partis mauritaniens de l’opposition semble encore tergiverser pour se mettre d’accord. Alors que le député et militant antiesclavagiste Biram Ould Dah Abeid a affiché sa volonté d’être candidat, les pourparlers en cours au sein du reste de l’opposition pour dégager une candidature unique semblent dans l’impasse.
« Nous continuons à travailler sur cette option, même si l’on sait combien ce sera difficile », a confié à l’AFP un des dirigeants de la plateforme de l’opposition, Moussa Fall. « Il sera pratiquement impossible de désigner un candidat interne aux partis qui la constituent, tant les divergences d’ordre idéologique sont profondes. On peut dans le meilleur des cas s’entendre sur le soutien d’un candidat indépendant, ou bien chacun fera cavalier seul », a-t-il regretté.