Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-président de la République Islamique de Mauritanie

Alors que son procès est ouvert depuis le 25 janvier dernier à Nouakchott, l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, a commencé à être interrogé, jeudi dernier, par le tribunal chargé de le juger avec 10 autres personnalités de son régime. Il a plaidé non coupable des faits présumés d’enrichissement illicite, abus de fonctions, trafic d’influence ou encore de blanchiment, qui lui sont reprochés.

« Ces accusations sont sans fondement et vous n’avez aucune preuve de tout cela », a dit l’ancien président à la barre après que la Cour a donné lecture des charges retenues contre lui.

« Je suis victime d’un complot de la part de ceux que j’ai combattus » pendant sa présidence, a-t-il clamé.

Invoquant de nouveau la Constitution qui, selon lui, interdit de juger un président pour des actes commis dans l’exercice de ses fonctions, il martèle : « Votre Cour n’est pas compétente pour me juger ».

L’ancien chef de l’Etat a encore clamé son innocence et a maintenu sa ligne de défense, jeudi, alors que la Cour reprenait ses audiences après plus de deux semaines de suspension.

Depuis l’ouverture du procès le 25 janvier dernier, les débats ont tourné autour de la compétence de la Cour, le maintien ou non en détention de l’ex chef de l’Etat et ses 10 co-accusés et les droits de la défense.

Mohamed Ould Abdel Aziz (66 ans), qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, est jugé depuis fin janvier par un tribunal à Nouakchott. Il est accusé d’avoir abusé de son pouvoir pour amasser une immense fortune. Il est poursuivi en même temps que deux anciens Premiers ministres, d’anciens ministres et des hommes d’affaires.

Général de l’armée mauritanienne, Abdel Aziz était arrivé au pouvoir après un putsch en 2008. Il a été élu président en 2009, puis réélu en 2014. Il est le premier chef d’Etat mauritanien à être jugé pour des faits d’enrichissement illicite.

Mohamed Ould Abdel Aziz était pourtant jugé très proche de son successeur, l’actuel chef de l’Etat Ould Ghazouani, général de l’armée comme lui et qui était son chef d’Etat major des armées et son dauphin désigné.