Démarré le 25 janvier dernier, le procès de l’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz a été suspendu, lundi, pour 15 jours. Cela à la demande des avocats de la défense qui remettent en cause la constitutionalité de la procédure. Ils ont deux semaines pour saisir la Cour constitutionnelle.
Poursuivi pour corruption, trafic d’influence et enrichissement illicite, le procès de l’ex chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz (2009-2019), ainsi que neuf autres personnalités de son régime, devrait reprendre dans 15 jours, après sa suspension le 13 février 2023.
Le tribunal accède, ainsi, à la demande des 15 avocats de la défense de l’ancien président, qui remettent en cause la constitutionnalité de la procédure. Ils dénoncent notamment plusieurs articles de loi sur la lutte contre la corruption adoptée en 2016 en Mauritanie.
Un de ses conseils, le Sénégalais Maitre Ciré Clédor Ly explique, en effet, sur RFI que : « Dans la loi qui lutte contre la corruption, il y a un article qui promet de récompenser les autorités qui enquêtent, de même que les autorités qui poursuivent et les autorités qui jugent. Et la récompense est prise sur les produits, ou sur les biens qui sont confisqués ».
Toutefois, les avocats de l’État mauritanien donnent une autre explication sur les raisons qui ont conduit à la suspension du procès.
Selon Maitre Lo Gourmo, membre du pool d’avocats de la partie civile, la défense de l’ancien président mauritanien cherche simplement à repousser l’échéance et le moment où Mohamed Ould Abdel Aziz devra rendre compte de ses actes et des faits pour lesquels il est poursuivi.
Les conseils de l’ex chef de l’Etat ont 15 jours pour saisir le Conseil constitutionnel qui doit statuer sur la procédure en cours.
C’est la première fois en Mauritanie qu’un ancien président est jugé pour des faits de corruption et d’enrichissement illicite. Avant Mohamed Ould Abdel Aziz, trois autres avaient été jugés pour des crimes de sang.