L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz sera jugé dans dix jours à Nouakchott, ainsi que dix autres de ses anciens collaborateurs et proches. Mais ses avocats craignent que ce procès soit inéquitable. Ils l’ont déclaré, samedi, lors d’une conférence de presse.
Son procès annoncé pour le 25 janvier prochain, les avocats de Mohamed Ould Abdel Aziz s’activent et annoncent leurs craintes d’une parodie de procès au détriment de l’ex chef de l’Etat mauritanien. Lors d’une conférence de presse, samedi, à Nouakchott, ils ont posé la question de savoir si l’ancien président aura droit à un procès équitable. D’ores et déjà, ils dénoncent « une cascade de violations de ses droits à tous les niveaux de la procédure ».
Selon eux, ce procès qui se tiendra le 25 janvier prochain dans la capitale mauritanienne est purement politique. L’un de ses conseils, l’avocat sénégalais Maître Ciré Clédor Ly qui s’est confié à RFI a déclaré n’avoir toujours pas eu accès au dossier judiciaire.
« L’audience approche. Le greffier, lui, dit qu’il n’a pas reçu d’ordre pour nous remettre le dossier, alors que nous avons droit non seulement à une copie des pièces et des procès-verbaux, mais encore, nous avons la faculté de réclamer l’intégralité du dossier et avoir les textes de procédure à nos frais. Nous avons donc écrit pour avoir l’intégralité, à nos frais et, jusqu’à ce jour, absolument rien », a-t-il, en effet, regretté.
« Il nous restera huit jours, lundi, et vous comprenez bien qu’avec 8 000 à 10 000 pièces, demander aux avocats de préparer la défense du président avec lui – parce qu’il faudrait qu’il voit ce dont on l’accuse et qu’il nous oriente sur les éléments qui permettent d’apporter la contre-vérité de ce qui est allégué dans toute chose – en fait, c’est impossible en huit jours », a ajouté l’avocat sénégalais.
« Si nous n’avons pas le dossier du tribunal, de la Cour criminelle, cela veut dire que nous, comme notre client, comparaîtrons sans être préparés et ce n’est pas un procès équitable », a encore déploré Me Ciré Clédor Ly.
Mohamed Ould Abdel Aziz et une dizaine d’autres hautes personnalités de son régime sont accusés de corruption, de blanchiment d’argent ou encore d’enrichissement illicite.
Le 4 janvier dernier, il a été bloqué à l’aéroport de Nouakchott, son passeport confisqué par la gendarmerie, alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour Paris.
L’ex chef de l’Etat mauritanien, de 2009 à 2019, avait été d’abord placé en détention, pour non-respect des mesures de son contrôle judiciaire et trouble à l’ordre public, puis relâché pour des raisons de santé, mais maintenu sous contrôle judiciaire. Il avait ensuite été libéré en septembre dernier, à la fin de son contrôle judiciaire.