L’élection de Mohamed Ould Meguett, membre du parti présidentiel Insaf, à la présidence de l’Assemblée nationale ne fait guère l’unanimité en Mauritanie. L’ancien militaire, ex-directeur de la sécurité nationale et chef d’état-major général des armées, a été élu, lundi, avec 137 voix contre 27. Une élection qui fait polémique, puisque l’opposition et les militants négro-mauritaniens accusent le nouveau président du parlement mauritanien d’avoir participé au massacre de soldats négro-mauritaniens dans l’armée, notamment à Ital, entre 1988 et 1991.
Proche du président Mohamed Ould Ghazouani, le nouveau président de l’Assemblée nationale mauritanienne, Mohamed Ould Meguett a prononcé son premier discours devant l’Assemblée nationale, lundi, après son élection. L’ex-chef d’état-major des armées a notamment salué le rôle des parlementaires dans le renforcement de la cohésion sociale.
« Je ne puis m’empêcher d’invoquer, aujourd’hui, cette lourde responsabilité dans la conscience de chacun d’entre nous », a-t-il, en effet, indiqué.
Mais pour le député de l’opposition et militant négro-mauritanien, Biram Dah Abeid, qui s’est confié à RFI, « son élection rappelle le traumatisme des communautés mauritaniennes d’ascendance africaine ». En effet, a-t-il souligné, « c’est une option jusqu’au-boutiste qui va dans le sens de la provocation ».
L’élection de Mohamed Ould Meguett à l’Assemblée nationale a créé la polémique d’autant plus qu’elle intervient quinze jours seulement après les émeutes survenues dans les grandes villes de Mauritanie après la mort d’un jeune négro-mauritanien à Nouakchott, suite à son arrestation par la police.
Quoi qu’il en soit, les proches de Mohamed Ould Meguett démentent ces accusations portées contre lui et affirment qu’il n’est pas mêlé à ces évènements regrettables survenus vers la fin des années 1980.
Des atrocités qui hantent les mémoires malgré l’amnistie qui a été décrétée après les faits, alors que Mohamed Ould Meguett était aux transmissions.
D’ailleurs, dans son livre intitulé L’enfer d’Inal, Mamadou Sy, un rescapé de ces évènements malheureux, affirme qu’il était chef des transmissions. Un ancien officier négro-mauritanien de l’époque a également déclaré que Mohamed Ould Meguett « était au courant de tout » ce qui se passait.