Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-président de la République Islamique de Mauritanie

Inculpé en mars 2021 en même temps qu’une dizaine de hautes personnalités pour des faits présumés de corruption, blanchiment d’argent, enrichissement illicite, dilapidation de biens publics, octroi d’avantages indus et obstruction au déroulement de la justice, l’ancien président mauritanien Mohamed Abdel Aziz sera finalement jugé le 25 janvier prochain, à Nouakchott.

L’ex chef de l’Etat mauritanien avait été d’abord placé en détention, pour non-respect des mesures de son contrôle judiciaire et trouble à l’ordre public, puis relâché pour des raisons de santé, mais maintenu sous contrôle judiciaire. Il avait ensuite été libéré en septembre dernier, à la fin de son contrôle judiciaire.

Mercredi 4 janvier dernier, alors qu’il se trouvait à l’aéroport de Nouakchott pour prendre un vol pour Paris, Mohamed Abdel Aziz a été bloqué par des éléments de la gendarmerie, qui ont confisqué son passeport.

Il s’était pourtant déjà rendu à Paris durant le dernier trimestre où il était resté durant deux mois pour des raisons de santé. Mais il avait profité de son séjour pour s’adresser à la presse internationale, se montrant notamment très critique envers le régime de Nouakchott, lors d’un entretien avec France 24.

Il avait alors dénoncé « une mesure de la police politique » et la « dictature » de l’actuel régime. « Je ne suis ni en contrôle judiciaire, ni en résidence surveillée. J’attends d’être jugé, donc je ne peux pas comprendre. À partir du moment où je suis chez moi, je ne sais pas si je suis en liberté parce que je suis poursuivi, pourchassé. Et ces derniers temps, j’ai beaucoup bougé, j’ai fait beaucoup de bruit, pour être en paix avec la police, et il ne faut pas trop bouger, il ne faut pas trop parler, il ne faut pas critiquer le système. Malheureusement, depuis trois ans, on vit ce système, on vit cette dictature cynique et sournoise», avait-il tonné sur RFI.

Général de l’armée mauritanienne, Mohamed Abdel Aziz est l’un des meneurs du coup d’État d’août 2005 qui dépose le président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, puis conduit le coup d’État d’août 2008 qui renverse le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et le Premier ministre Yahya Ould Ahmed El Waghef. Il a été président de la République du 5 août 2009 au 1er août 2019.