C’est aujourd’hui que doit s’ouvrir son procès à Nouakchott. Mais l’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz a été arrêté, hier mardi 24 janvier dans l’après-midi. L’ex chef de l’Etat est accusé d’enrichissement illicite, de détournement de biens publics et d’abus de pouvoir, entre autres délits. Il est poursuivi en même temps que 10 anciens responsables de son régime.
Ce sont ses avocats qui ont annoncé la nouvelle, hier. Mohamed Abel Aziz a été arrêté, mardi après-midi, par la justice mauritanienne alors que son procès doit s’ouvrir aujourd’hui à Nouakchott.
Les policiers « sont venus le chercher chez lui à Nouakchott avec un mandat », a confié à l’Agence France Presse, un de ses conseils, Me Ciré Clédor Ly, précisant que ses avocats ont refusé qu’il se présente à la police.
L’avocat sénégalais a indiqué que son arrestation s’est passée sans incident et que son client devait donc passer la nuit en prison à la veille de l’ouverture de son procès.
Selon un responsable sécuritaire, interrogé par l’AFP, d’autres parmi ses co-accusés ont également été convoqués à la police, ce qui laisse penser, a-t-il dit, que tous les mis en cause devaient être placés en détention avant ce procès.
Une dizaine d’anciens ministres, Premiers ministres et des hommes d’affaires, doivent se présenter devant le tribunal de Nouakchott, ce matin, en même temps que l’ancien président mauritanien, de 2009 à 2019, pour répondre de plusieurs chefs d’accusation, notamment d’enrichissement illicite, abus de fonctions, trafic d’influence ou encore de blanchiment d’argent.
La justice mauritanienne les soupçonne de malversations dans la passation de marchés publics ou la cession du domaine immobilier et foncier de l’Etat.
L’ex chef de l’Etat, aujourd’hui âgé de 66 ans, n’a jamais nié être riche, mais a toujours refusé de s’expliquer sur l’origine de cette fortune. Il dénonce plutôt une cabale politique contre sa personne.
Dans une déclaration qu’il a écrite et que ses avocats ont transmise à la presse, Mohamed Abdel Aziz affirme qu’il se présentera devant le tribunal pour « défendre son honneur contre des accusations extravagantes, fallacieuses, concoctées par une équipe hybride sélectionnée au service de l’injustice ».
Lors d’une conférence de presse tenue, il y a un plus d’une semaine à Nouakchott, ses avocats avaient dit leur crainte de voir l’ex chef de l’Etat ne pas bénéficier d’un procès équitable. Ils avaient notamment indiqué ne pas avoir reçu à temps le dossier d’accusation de la part du Greffe pour bien préparer la défense de leur client.