La Mauritanie va accueillir le sixième sommet du G5 Sahel. En prélude de ce sommet des Chefs d’Etat, une réunion du conseil des ministres est prévue le 23 février à Nouakchott.
Selon le secrétariat général du G5 Sahel, la réunion se penchera sur les projets de stratégie de communication et de Cadre d’actions prioritaires intégré (CAPI). Les réunions statutaires de cette année se tiennent dans un contexte particulier où, suite à la recrudescence des violences terroristes notamment dans la zone des trois frontières.
Ainsi, un sommet extraordinaire de la CEDEAO -élargi au G5 Sahel- s’est tenu à Ouagadougou, le 14 septembre 2019, sur la sécurité, un sommet extraordinaire du G5 Sahel à Niamey le 15 décembre 2019 et un sommet des Chefs d’État du G5 Sahel et du Président de la République française à Pau le 13 janvier 2020.
Rappelons que le groupe terroriste « Etat islamique » (EI) a été désigné ennemi numéro dans la région du Sahel par les chefs d’Etat de la région et leur allié français. L’EI pose un redoutable défi aux forces nationales et internationales.
Depuis le début du conflit, des groupes basés au Mali et regroupés sous la bannière d’Al Qaïda constituaient la figure de proue du terrorisme sahélien. Mais désormais, l’ « ennemi prioritaire », c’est l’EI, au Grand Sahara (EIGS).
L’EIGS a été créé en 2015 par Adnane Abou Walid al-Sahraoui, ancien membre du Front Polisario, puis de la mouvance terroriste Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI). Désavouée par ce dernier groupe après avoir fait allégeance à l’EI en 2015, sa « katiba » a été reconnue par l’EI un an plus tard.
Les attaques les plus meurtrières de ces derniers mois ont eu lieu dans la zone d’influence de l’EIGS, qui les a quasiment toutes revendiqués. Elles ont été menées dans un rayon de 200 km dans la région des trois frontières: jeudi à Chinégodar (Niger, 89 soldats tués), fin décembre à Arbinda (Burkina, 42 morts, dont 35 civils), le 10 décembre à Inates (Niger, 71 soldats tués), et en novembre les combats à Tabankort (Mali, 43 soldats tués) et l’attaque d’Indelimane (Mali, 49 soldats tués).
Le mode opératoire reste le même: des dizaines de motos fondent sur un camp militaire isolé, en détruisent les moyens de communication, le pilonnent au mortier, et tuent les soldats sur place, puis s’échappent dans la brousse avant toute riposte.