Ils étaient 1,8 million d’électeurs appelés aux urnes, samedi, pour choisir leurs députés, maires et conseillers régionaux. Mais alors que le Code électoral prévoit que les résultats doivent être annoncés dans les 48 heures après le vote, les résultats étaient toujours attendus, hier lundi, en fin de journée. Tous les yeux sont désormais rivés sur la Commission électorale indépendante (Ceni), qui annonce les résultats au compte-goutte depuis dimanche, pour un taux de participation de 60%.
À l’approche de la présidentielle prévue l’année prochaine, ce triple scrutin est un test grandeur-nature pour le parti au pouvoir El Insaf du président Mohamed Ould Cheikh el-Ghazouani, qui vit ses premières élections depuis l’élection de l’actuel chef de l’Etat en 2019.
Le premier concurrent d’El Insaf est le parti islamiste Tawassoul, qui voudra bien confirmer son statut de première force d’opposition. Arrivé deuxième lors de la présidentielle, le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid, a rejoint le parti Sawab qui compte bien bénéficier de sa popularité.
Malgré les nombreux dysfonctionnements observés durant le scrutin de samedi, et dénoncés par de nombreux partis, notamment la formation au pouvoir, le vote s’est déroulé dans un climat apaisé, mais la Ceni se sait attendue sur l’annonce des résultats.
Depuis dimanche matin, des membres de la Commission électorale indépendante, défilent à la télévision, et donnent en direct les scores, par circonscription.
Le porte-parole de la Céni, Mohamed Taghioullah Led’hem, fait régulièrement le point sur l’évolution des dépouillements sur l’ensemble du territoire, jouant ainsi la carte de la transparence, mais la publication des résultats est toujours attendue. Le porte-parole de la Céni a également invité, à travers un communiqué, les leaders des partis à attendre la fin du dépouillement, conformément à la loi, avant de revendiquer la victoire, comme l’ont fait certains chefs de parti dans certaines municipalités.
Mais dans l’ensemble, les responsables politiques, le chef de l’État Mohamed Ould Cheikh Ghazouani en tête, ont tous salué la sérénité du scrutin. A signaler cette année, l’instauration d’une liste nationale dédiée aux candidats de moins de 35 ans, accordant automatiquement onze sièges de députés à la jeunesse.