Cela fait maintenant plus de sept ans que la situation politique est figée en Mauritanie. Le 6 Août 2008, le général Mohamed Ould Abdel Aziz s’est emparé du pouvoir et entretient depuis des relations très difficiles avec l’opposition.

Un fossé ente Aziz et l’opposition

Des élections pluralistes avaient bien été organisées le 18 juillet 2009 et permis au général putschiste de normaliser son pouvoir. Mais le fossé n’a cessé de se creuser entre lui et ses opposants, qui l’accusent d’être autoritaire et peu soucieux du respect des libertés démocratiques. Bénéficiant d’un soutien réel de l’armée,Ould Aziz n’est pas du tout un homme de dialogue.
C’est ce manque de dialogue politique qui devient de plus en plus pesant depuis le boycott des élections présidentielles de 2014 par les principaux leaders de l’opposition comme Ahmed Ould Daddah et Messaoud Ould Boukheir.

Les chancelleries occidentales qui ménagent le régime mauritanien pour des questions liées à la lutte contre le terrorisme et la sécurité sous-régionale commencent à pousser Nouackchott à lâcher du lest et à entamer des discussions avec l’opposition.

Le président Aziz lui-même se rend bien compte qu’une décrispation est nécessaire pour trouver des solutions durables aux problemes sociopolitiques du pays.

L’opposition pose ses conditions

L’opposition est disposée au dialogue mais pose des conditions préalables qui sont la libération des détenus d’opinion y compris les militants anti-esclavagistes incarcérés, la baisse des prix des denrées de première nécessité et une réforme des forces armées et de sécurité.
C’est certainement ce dernier point qui sera le plus difficile à aborder car le régime repose sur ce pilier militaire. Les officiers se paient sur la bête et accumulent des avantages exorbitants qui choquent les populations. Il y a une véritable mainmise sur les sociétés d’Etat.

Pouvoir kaki et démocratie

La question est de savoir si le pouvoir kaki est prêt à accepter le jeu démocratique authentique qui mettra fin à nombre de ses privilèges.
Aziz a de toute façon intérêt à jouer l’ouverture pour pérenniser son pouvoir. La Mauritanie a déjà connu plusieurs coups d’Etat et Aziz ne l’ignore pas. Il en a réalisé un.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets : l’autoritarisme finit par susciter la révolte.

Les Occidentaux ne veulent pas une déstabilisation de la Mauritanie. Le pays est fragile parce que sous-peuplé avec une superficie grande et désertique difficile à sécuriser.

 

 

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