Quatre djihadistes membres d’Aqmi se sont évadés d’une prison de Nouakchott, dimanche soir, après un échange de tirs qui a fait deux morts chez les forces de sécurité. Parmi eux, un condamné à mort qui s’était déjà évadé par le passé.

« A 21H00, ce 5 mars 2023, quatre terroristes ont réussi à s’évader de la prison centrale de Nouakchott après avoir agressé les gardiens, ce qui a entraîné un échange de tirs au cours duquel deux membres de la Garde nationale » sont morts et deux autres ont été légèrement blessés, indique, en effet, le ministère de l’Intérieur mauritanien dans un communiqué.

Les fugitifs se seraient saisis des armes des éléments des forces de l’ordre pour commettre leurs forfaits.

Ils se sont enfuis à bord d’un véhicule qui a été localisé, abandonné dans un quartier de la banlieue de Dar Naim, au Nord-est de Nouakchott. L’endroit a été bouclé par les forces de l’ordre qui ont ensuite lancé une véritable chasse à l’homme pour retrouver les fugitifs. Un appel à témoins a été fait auprès des citoyens pour permettre l’arrestation des fugitifs « au plus vite ».

L’identité des djihadistes n’a pas été officiellement révélée, mais l’on sait que deux des fugitifs ont participé à une série d’attaques terroristes. Ils faisaient partie de 33 djihadistes dont certains ont été jugés et condamnés à mort en 2011 pour terrorisme, alors que d’autres attendent toujours leur procès dans la prison de Nouakchott.

Deux ont été également identifiés pour avoir participé à une série d’attaques terroristes, dont celle de 2008 qui a occasionné la mort d’une douzaine de soldats, à Tourine dans le Nord de la Mauritanie, pas loin de la cité minière de Zouerate.

Selon un haut responsable de la garde nationale qui s’est confié à l’Agence France Presse, l’un des évadés est Saleck Ould Cheikh, un djihadiste condamné à mort en 2011 après un attentat à la voiture piégée mené par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) contre le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Il s’était déjà échappé de la prison centrale de Nouakchott le 31 décembre 2015 avant d’être arrêté en Guinée et renvoyé en Mauritanie après trois semaines de cavale où il était passé par le Sénégal et la Guinée Bissau.

Le second condamné à mort avait participé à des opérations contre l’armée dans le Nord en 2005, toujours selon la même source.

La Mauritanie fait partie, avec le Burkina Faso, le Niger et le Tchad du G5 Sahel, que le Mali a quitté en 2022, et de sa force conjointe antidjihadiste, soutenue par la France, les Etats-Unis et l’ONU.

Le pays est épargné par les attentats terroristes depuis 2011, même si la peine de mort n’est plus appliquée en Mauritanie depuis 1987.