Dans une lettre datée du 8 décembre, publiée dans la presse mauritanienne, l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, demande à son successeur, Mohamed Ould Ghazouani, de ne plus « être le témoin passif d’une injustice ». Incarcéré depuis le 22 juin pour ne pas avoir respecté les règles de son contrôle judiciaire, il dénonce l’enquête dont il est l’objet. L’ex chef de l’Etat est accusé d’enrichissement illicite, recel et blanchiment d’argent pendant ses dix années de pouvoir.
Mohamed Abdel Aziz continue de crier au complot politique contre sa personne. « Vous ne pouvez être le témoin passif d’un complot aussi grotesque, […] votre rôle vous l’interdit moralement et juridiquement », écrit-il, en effet, dans sa lettre adressée au chef de l’État, également président du Conseil supérieur de la magistrature.
Abdel Aziz rappelle dans sa correspondance à l’actuel président, Mohamed Ould Ghazouani, qui était son plus proche conseiller, qu’il est « le seul, sinon l’une des rares personnes à savoir l’origine et la traçabilité de ses biens ».
Selon les avocats de l’ex chef de l’Etat, sa détention provisoire est abusive. Ils regrettent aussi que l’instruction du dossier n’avance pas, alors que ses co-accusés ont été libérés. « Soit on le juge, soit on le libère, mais on ne peut pas le garder ainsi en prison », s’est, en effet, insurgé sur RFI, Me Taleb Khiyar.
Mais le bâtonnier Me Brahim Ould Ebety, qui dirige le pool des avocats de l’État dans cette affaire, souligne que ceux qui sont libérés « n’ont pas dérogé à leur contrôle judiciaire » .
Au contraire, il affirme que l’instruction avance rapidement et «pourrait même être clôturée début 2022 ». Il souligne que tous les prévenus et témoins ont été déjà entendus par le juge. Pour rappel, Mohamed Abdel Aziz a dirigé la Mauritanie de 2009 à 2029