La délégation marocaine, mené par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, tente depuis samedi d’inclure une proposition de condamnation de l’ingérence de l’Iran dans la question du Sahara marocain. Alger, qui accueille les travaux du Sommet de la Ligue arabe et qui soutient les séparatistes du Polisario, veut bloquer la proposition marocaine.
Lors de la réunion à huis-clos, samedi soir à Alger, des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, le chef de la diplomatie marocaine a en effet soumis un projet de résolution condamnant l’appui militaire de l’Iran, par des drones, aux milices séparatistes, citant particulièrement le Polisario et les Houthies au Yémen.
Une proposition qui a fortement embarrassé le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui assure la présidence de la réunion préparatoire du sommet. Le ministre algérien a tenté dans un premier temps d’ignorer la demande marocaine. Toutefois, face à l’insistance de Nasser Bourita, il a fini par capituler et accepter de l’inscrire à l’ordre du jour.
Le texte marocain fera l’objet d’un vote des autres délégations arabes en cas de son adoption et sera soumis à la conférence des chefs d’Etats en vue de son approbation finale pour l’intégrer dans la Déclaration d’Alger ou le rejeter. D’influents pays arabes condamnent l’appui militaire de l’Iran aux milices séparatistes
Rappelons que lors d’une session du Conseil exécutif de la Ligue arabe, tenue le 6 septembre au Caire, le Comité ministériel arabe chargé de mettre la lumière sur l’ingérence iranienne dans les affaires intérieures des pays arabes « a réitéré sa solidarité avec le Royaume du Maroc face à l’ingérence du régime iranien et de son allié le « Hezbollah » dans ses affaires intérieures ».
Le tour de table de cette instance relevant de la Ligue arabe est composé de l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn, l’Egypte et le Secrétaire général de la Ligue arabe. Le Maroc n’y siège pas. La même condamnation avait été prononcée par le même comité, le 9 mars au Caire, à l’occasion d’une réunion des ministres des Affaires étrangères arabes.
L’appui militaire de l’Iran au Polisario mobilise, ces dernières années, la diplomatie marocaine. Le royaume est l’un des premiers pays arabes à mettre en garde contre la collusion entre des organisations armées satellites de l’Iran et le Polisario. Pour rappel, le Maroc avait rompu, le 1er mai 2018, ses relations diplomatiques avec l’Iran, arguant que le Hezbollah, financé par Téhéran, apporte son appui militaire au mouvement séparatiste.