Les frontières terrestres entre le Maroc et l’Espagne ont rouvert dans la nuit de lundi à mardi, après deux ans de fermeture pour cause de Covid-19 et de brouille diplomatique. Pour l’instant, seuls les détenteurs de passeports et de visas des pays de la zone Schengen sont concernés.
Les frontières terrestres entre le Maroc et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla ont rouvert dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 mai, après plus de deux ans de fermeture due à la crise de la Covid-19 et une brouille diplomatique récemment dissipée.
Les grilles des seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain se sont ouvertes peu après 23 h, laissant passer des dizaines de voitures et des files de piétons dans les deux sens.
Toutefois, la réouverture des frontières des deux enclaves, situées dans le Nord du Maroc, en face de l’Espagne, reste limitée puisqu’elle ne concerne que les détenteurs de passeports et de visas des pays de la zone Schengen. Les transfrontaliers marocains, exempts de visas pour accéder à Ceuta et Melilla, devront encore patienter jusqu’au 31 mai pour y pénétrer.
En outre, les autorités marocaines ont décidé d’interdire la reprise de la contrebande, tolérée jusqu’à l’automne 2019 entre Ceuta et la ville transfrontalière marocaine de Fnideq. Ce trafic irriguait l’économie locale mais il privait les douanes marocaines d’importantes recettes : entre six et huit milliards de dirhams (550-750 millions d’euros) chaque année.
Afin d’y mettre un terme, le Maroc avait fermé en octobre 2019 les points de passage dédiés aux porteurs de marchandises détaxées entre la ville autonome espagnole de Ceuta et le territoire marocain.
Pour pallier la fin de la contrebande, les autorités marocaines ont inauguré en février 2022 une zone d’activités économiques (ZAE) à Fnideq. Ce projet, prévoyant la création de plus de 1 000 emplois directs, a nécessité un investissement de 200 millions de dirhams (19 millions d’euros).
Les postes-frontières de Ceuta et Melilla ont été fermés lors de la première vague de la pandémie de coronavirus en mars 2020. Le blocage s’est prolongé en raison de la crise diplomatique déclenchée il y a un an entre les deux pays voisins par leur différend sur le Sahara.