Une visite du président français Emmanuel Macron au Maroc n’est « pas à l’ordre du jour », a affirmé une source gouvernementale marocaine, réfutant des déclarations de la chef de la diplomatie française, dans un contexte de relations bilatérales tendues.
Lors d’un entretien avec la chaîne d’informations française LCI, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna avait pourtant affirmé, vendredi, que le président Macron était invité par le roi marocain Mohamed VI à effectuer une visite d’Etat.
« Le roi du Maroc a lancé son invitation au président de la République il y a peu, cet été lorsqu’ils s’étaient parlé », a-t-elle déclaré. « Le président est invité, il nous reste à trouver des dates qui conviennent ».
Une source officielle gouvernementale a indiqué à l’Agence marocaine de presse (MAP) qu’une visite d’Emmanuel Macron au Maroc « n’est ni à l’ordre du jour ni programmée ».
Une réponse qui n’est pas sans faire écho à la précédente réaction du Maroc aux propos tenus par Emmanuel Macron le 1er mars. Alors qu’il s’apprêtait à effectuer une tournée en Afrique centrale, le chef de l’État français avait déclaré que ses relations personnelles avec le monarque étaient « amicales » et « le demeureront ».
Dans la foulée, une source officielle gouvernementale interrogée par Jeune Afrique contredisait frontalement les déclarations du président, affirmant que « les relations n’étaient ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Élysée ».
Pour les observateurs, ces dernières déclarations risquent de ramener les deux pays plusieurs pas en arrière. Alors que quelques signes d’un dégel commençaient à s’esquisser, le traitement médiatique du séisme par une partie de la presse française a été mal vécu au Maroc. Rabat rappelle de toute façon qu’à ses yeux, la condition préalable à toute amélioration significative de la relation bilatérale reste une évolution de la position française sur le dossier du Sahara.