La justice française poursuit actuellement 38 personnes soupçonnées d’agir à l’image des groupuscules d’ultradroite, pour avoir coordonné des actions qui allaient être exécutées à Paris, en marge du match Maroc – France en demi-finale du Mondial 2022 du Qatar. En septembre prochain, certains seront jugés.

C’est le quotidien français « Libération » qui a révélé l’affaire. Un groupe de jeunes avaient décidé de passer à l’acte, en organisant une prétendue «mobilisation générale pour défendre [le] drapeau face aux hordes de Marocains ».

Le 14 décembre dernier à Paris, un drame de grande ampleur aurait pu se passer, vu le profil néonazi et les antécédents des impliqués dans les violences, lors du match Maroc – France en demi-finale du Mondial 2022 de football au Qatar.

« L’appel, lancé par une figure bien connue de l’extrême droite parisienne, un activiste de 24 ans violent et déjà condamné nommé Marc de Cacqueray-Valménier, circule sur la messagerie Telegram et parvient à fédérer une quarantaine de gros bras », rapporte Jeune Afrique.

Dans le 17e arrondissement, près des Champs-Elysées, ils envisagent de se retrouver en petits groupes pour ne pas éveiller les soupçons pendant le match, puis d’« aller à l’affrontement avec des supporters des Lions de l’Atlas» à la fin de la rencontre, selon les enquêtes menées dans ce cadre.

Les investigations se basent sur les photos trouvées dans le téléphone de l’un des membres du groupe. Il s’agit d’un ex-militaire, évoquant une certaine « Division Martel » et plusieurs slogans obsessionnels d’ultradroite. Mais le groupuscule est déjà surveillé de près. Il préconise de porter des vêtements noirs, des capuches et de se masquer le visage. C’est ainsi que les jeunes sont repérés par les caméras de surveillance du métro parisien.

« Peu après 22 heures, les projets de ratonnade tournent court : à la sortie du bar du 17e arrondissement dans lequel ils avaient regardé la rencontre, Cacqueray-Valménier et ses amis sont appréhendés par un gros dispositif policier, composé de membres des compagnies de sécurisation et d’intervention et d’unités de la BAC, la brigade anticriminalité », selon les investigations.

 

Au total, 38 personnes sont arrêtées et près de la moitié s’avère « fichée S », car «susceptible de porter atteinte à la sûreté de l’Etat ». Le sac à dos de l’un des jeunes interpellés contient d’ailleurs « tout le nécessaire à une future descente musclée : cagoules, gazeuses, sprays lacrymo, ceintures en métal, poings américains, bâtons téléscopiques et fumigènes ». D’autres membres sont munis de gants plombés, de protège-dents, de coudières, de genouillères et d’autres accessoires de protection lors des rixes prévues. Les interrogatoires et les perquisitions confirment le profil idéologique très marqué des membres.

Beaucoup parmi eux sont actifs sur des groupes de discussion consacrés à Hitler, ou sur d’anciens membres de groupuscules interdits, comme les Zouaves Paris ou le GUD. En somme, ils sont qualifiés de «nazis des temps modernes ». En septembre prochain, sept des interpellé seront jugés pour «port d’armes prohibées » et «participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ».