La rumeur circule depuis le 9 janvier dernier sur la presse marocaine et sur les réseaux sociaux. Les autorités marocaines auraient interdit la confection et la commercialisation du voile intégral dans plusieurs villes du royaume. Une rumeur appuyée par la photo d’un communiqué signé par un agent de l’autorité relevant du ministère de l’Intérieur et adressé à un vendeur de ce genre de tenue. Aucune réaction, pour confirmer ou démentir l’information n’a été enregistrée au niveau du ministère concerné.

Toutefois, selon des sources concordantes, certains agents de l’autorité, ont effectué plusieurs descentes notamment dans la ville de Salé (près de la capitale) pour vérifier si les magasins se sont débarrassés de leurs stocks de « burqa » conformément aux décisions qui leur ont été envoyées.

Du coté des associations des droits de l’Homme, cette interdiction est contraire aux principes de libertés individuelles. Plusieurs militants du mouvement salafiste soutenu par les militants de droits de l’homme ont d’ailleurs menacé de porter plainte contre le ministère de l’Intérieur afin d’annuler sa décision. Les opposants affirment que l’interdiction ne se base sur aucun texte de loi et ne peut entrer en vigueur alors qu’elle concerne une large frange de la société marocaine.

Des sit-in peu mobilisateur ont été organisés notamment devant le siège du parlement à Rabat. Le 15 janvier dernier, quelques dizaines de salafistes, hommes et femmes, ont tenu un petit rassemblement pour dénoncer la décision du ministère et exiger son annulation. Ils ont brandi des slogans appelant au respect de la liberté individuelle.

Cette décision, même si elle n’est toujours pas officielle, divise la société marocaine. Plusieurs voix se sont élevées pour la soutenir. Les partisans de cette décision s’appuient sur l’argument sécuritaire. Ils réclament l’interdiction de toutes formes vestimentaires cachant le visage des hommes et des femmes dans l’espace public. Une position qui propulse une nouvelle polémique dans le débat public marocain.