L’amendement de l’accord de libre-échange (ALE) est entré en vigueur jeudi 13 mai 2021. Objectif de cet amendement : « remettre de l’ordre » dans les relations commerciales entre le Maroc et la Turquie.
L’amendement à l’ALE entre Rabat et Ankara est une réponse à une situation qui « pesait » sur plusieurs secteurs de l’économie marocaine, notamment la métallurgie (acier), le textile-habillement, le cuir et l’industrie automobile.L’amendement prévoit un droit de douane équivalent à 90% sur nombre de produits (environ 1200).
La balance commerciale du Maroc a souffert énormément d’un déficit important à l’export, chose qui n’a fait que s’aggraver au fur et à mesure d’importations diverses de produits, en provenance de Turquie. Notons que le déficit commercial du Maroc vis-à-vis de la Turquie avait considérablement augmenté, passant de 4,4 milliards de dirhams en 2006 à 16 milliards de dirhams en 2018.
Pour rappel, le gouvernement marocain avait décidé, en octobre 2020, d’amender l’ALE entre le Royaume du Maroc et la République de Turquie signé à Rabat le 24 août de la même année, et le projet de loi en vertu duquel ledit accord est approuvé.
Le Royaume choisissait ainsi de « contrer l’invasion turque du marché national », titrait à l’époque la presse marocaine. Les producteurs turcs « inondaient » le marché national avec leur production, en pratiquant des prix plus bas que ceux pratiqués localement.
Le Maroc à son corps défendant a, alors, imposé des droits contre le dumping sur les produits turcs, faisant rager à leur tour, de l’autre côté de la rive, les producteurs d’acier. La Turquie avait alors décidé de porter plainte contre le Maroc devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), accusant Rabat de pénaliser ses exportateurs.