Le duel annoncé entre le PJD(parti de la justice et du développement) et le PAM(parti authenticité et modernité) a bien eu lieu. Il a tourné en faveur des islamistes(islamiques); mais les modernistes en sortent ragaillardis.

En vérité le scrutin consacre la bipolarisation de la vie politique marocaine : le PJD obtient déjà 125 députés et le PAM 102 sur les 305 sièges sur 395 attribués aux listes locales. Le parti historique Istiqlal s’adjuge 45 sièges et les indépendants du RNI(rassemblement national des indépendants)37 élus.

Il reste 90 postes de députés pour la liste des femmes et des jeunes. Le PJD estime d’ores et déjà que son total sera de 130 députés.

Ainsi PJD et PAM s’octroient la part du lion. Mais aucun parti n’obtient la majorité nécessaire pour former un gouvernement. Des alliances s’imposent et les islamistes vont se mettre à la tâche. Ils ont plusieurs possibilités en dehors du PAM.

En ce qui concerne l’analyse des résultats, il faut reconnaître que le PJD a réussi à conserver sa popularité grâce à un bon bilan et à une pratique gouvernementale vertueuse malgré quelques scandales qui n’ont pas touché les plus haut responsables. En outre le premier ministre Abdelilah Benkirane a profité des projets réalisés par le roi Mohammed VI revendiqués dans son bilan. Mais la clé du succès des islamistes c’est le maintien de contacts solides avec les populations. La gestion du pouvoir ne les a pas encore coupés des couches populaires. Ils ont aussi su garder des relations respectueuses et équilibrées avec le palais royal.

Les législatives du 7 octobre renforcent l’expérience démocratique marocaine et cela devrait pousser les électeurs à aller voter en plus grand nombre. Le taux de participation est encore très bas : 43%.

Tous les partis doivent essayer de relever ce défi.

Faire vivre la démocratie c’est aussi sensibiliser et former les populations. Les partis politiques ont l’obligation de participer à la formation citoyenne tout en ayant vocation à solliciter leurs suffrages pour pouvoir les représenter et agir en leur nom.

Le PJD rempile pour un deuxième quinquennat talonné par le PAM qui s’installe solidement à la tête de l’opposition.