Le Maroc a annoncé vendredi avoir lancé une opération militaire dans la zone-tampon de Guerguerat,  près de la Mauritanie. Le royaume a dénoncé « les provocations du Polisario » au Sahara.

Environ 200 routiers sont bloqués depuis environ trois semaines à ce poste-frontière, à l’extrême sud du Sahara. « Le Polisario et ses milices qui se sont introduits dans la zone depuis le 21 octobre ont mené des actes de banditisme, bloqué la circulation et harcelé continuellement les observateurs militaires de la Minurso », la force d’interposition de l’ONU, précise un communiqué du ministère des Affaires étrangères marocaines.

Le but de l’opération en cours est de « mettre un terme à la situation de blocage » et « restaurer la libre circulation civile et commerciale » sur la route qui conduit vers la Mauritanie.

Des hommes du génie civil de l’armée marocaine ont été déployés à une dizaine de km du poste-frontière pour « colmater une brèche » dans le mur qui sépare les deux camps dans l’immense territoire désertique, de façon à « rendre impossible l’accès à la zone », selon un haut responsable des Affaires étrangères cité par l’AFP.

Depuis environ trois semaines, des milices, comprenant quelque 70 hommes armés « s’attaquent à des camionneurs, interdisent la circulation, procèdent à du racket », selon la même source. Jusque-là, le Maroc a fait preuve de retenue mais « les appels de la Minurso et du secrétaire général de l’ONU sont malheureusement restés vains », a souligné le haut responsable marocain en affirmant que l’ONU, la Mauritanie et « d’autres pays impliqués dans le dossier » avaient été prévenus de l’opération.

La semaine dernière, environ 200 routiers marocains ont lancé un appel au secours aux autorités du Maroc et de la Mauritanie en se disant bloqués par des « milices affiliées à des séparatistes », au poste-frontière de Gerguerat.

Le Front Polisario avait menacé lundi de mettre fin à l’accord de cessez-le-feu avec Rabat si le Maroc « introduit » des troupes ou des civils dans la zone tampon de Guerguerat. Nouakchott a annoncé mercredi que l’armée mauritanienne avait renforcé ses positions à la frontière avec le Sahara occidental « pour parer à toute éventualité ».