Après plus de 80 jours de tractations avec les partis politiques sans parvenir à composer son cabinet, le nouveau Chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane n’a toujours pas perdu espoir. Le responsable, dont le parti a remporté les élections législatives organisées le 07 octobre dernier, a reçu samedi deux émissaires du Roi Mohammed VI. Il s’agit des deux conseillers du Souverain, Abdellatif Menouni et Omar Kabbaj.
Selon un communiqué du cabinet Royal, les deux responsables « ont fait part à M. Benkirane du souci de Sa Majesté le Roi de voir le nouveau gouvernement se former dans les meilleurs délais ». Au cours de cette même entrevue qui a eu lieu au siège de la primature, les conseillers du Souverain ont fait part à M. Abdelilah Benkirane des attentes de Sa Majesté le Roi et de l’ensemble des Marocains au sujet de la formation du nouveau gouvernement, lit-on sur ledit communiqué.
Au lendemain de cette entrevue. M.Benkirane a décidé de convier le président du Rassemblent National des Indépendants (RNI) à un nouveau round de consultation. Comptant quelques 37 sièges parlementaires à son actif et en alliance solide avec le parti de l’Union constitutionnelle (19 sièges), le RNI avait déjà affirmé sa prédisposition à rejoindre la collation gouvernementale mais veut imposer certaines conditions.
Présidée par le parti du chef de gouvernement, parti de la Justice et du développement (PJD), cette coalition gouvernementale compte dans ses rangs également le parti de l’Istiqlal avec 46 sièges parlementaires et le parti du Progrès et du Socialisme (PPS) qui en compte 12. Au total, l’alliance n’a que 183 sièges. Il en faut 198 pour obtenir la majorité parlementaire et pouvoir composer un gouvernement.
Cette situation qui semble finalement se diriger vers un déblocage après l’intervention royale fera surement des victimes. En effet, le parti de l’Istiqlal risque d’être le plus grand perdant de ce possible rapprochement entre le PJD et le RNI. Ce dernier avait refusé au début de se joindre à un gouvernement comptant l’Istiqlal. Une condition refusée au départ par le Chef de gouvernement. Toutefois pour trouver une solution médiane, M.Benkirane pourrait limiter les sièges qu’il compte accorder au parti présidé par Hamid Chabat.