C’est dans un climat de forte émotion que les témoignages se poursuivent à la Cour d’appel de Salé dans l’affaire d’assassinat des forces de l’ordre lors du démantèlement du camp de Gdim Izik (près de Laâyoune) en octobre-novembre 2010. Dans une déclaration à la presse, le procureur général du Roi près la Cour d’appel à Salé, Hassan Daki a souligné que « la Chambre criminelle près de la Cour d’Appel à Salé a poursuivi jeudi l’audition des témoins de la liste présentée par le ministère public ».
Ces derniers « ont passé en revue les missions humanitaires et professionnelles qu’ils étaient chargés de mener lors du démantèlement du camp, avant qu’ils ne subissent, eux et leurs collègues, des agressions à l’arme blanche et des attaques aux véhicules-bélier lancés sur eux par un grand nombre de personnes, causant une série d’évanouissements parmi les forces de l’ordre » a affirmé le responsable.
Dans ce sens, un témoin à charge, auditionné mercredi dans le cadre de ce procès, a identifié plusieurs accusés impliqués dans les événements sanglants qui ont marqué le démantèlement de ce camp. Lors de son audition devant la Chambre criminelle le témoin a affirmé avoir assisté à l’exécution de membres des forces de l’ordre, fauchés mortellement par des véhicules 4X4. Après avoir prêté serment, le témoin a cité les noms de Boubit, Toubali, L’mjid, Sebaâi et Mohamed Bani, les désignant comme étant les responsables de la mort des éléments des forces de l’ordre.
Pour rappel, les événements de Gdim Izik avaient causé la mort de 11 membres des forces de l’ordre et des blessures à 70 d’entre eux en plus quatre civils. D’énormes dégâts matériels avaient été également signalés au niveau des établissements publics et des biens privés d’autrui. Jugés dans un premier temps devant le tribunal militaire de Rabat, les responsables de ce massacre avaient écopé de peines allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité.
Aujourd’hui, le procès se tient désormais devant une juridiction civile après la décision de la Cour de cassation d’annuler le verdict prononcé par le tribunal militaire. Les accusés sont ainsi poursuivis pour constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité, conformément aux dispositions des articles 293, 294, 297 du code de procédure pénale.