Après six semaines d’un périple africain qui l’a mené dans sept pays, le roi du Maroc, Mohammed VI, rentre enfin au pays ce jeudi 9 mars. Ethiopie, Sud-Soudan, Gabon, Guinée, Ghana, Zambie et Côte d’Ivoire ont constitué les principales étapes de ce voyage qui a commencé par le retour du Royaume au sein de sa famille institutionnelle africaine à Addis-Abeba et s’est poursuivi par la signature de nombreux accords et conventions économiques, politiques et sécuritaires avec l’ensemble des pays visités.

Aujourd’hui, le temps est aux affaires internes. En effet, le pays n’a toujours pas eu de gouvernement depuis les législatives du 7 octobre dernier et la nomination, par le souverain, de M.Abdelilah Benkirane en tant que chef de gouvernement en charge de la composition de l’Exécutif. Selon plusieurs spécialistes, le blocage que vit actuellement la scène politique nécessite une intervention royale pour trouver un consensus. En cas de persistance du blocage, le Souverain pourrait appeler à l’organisation de nouvelles élections.

Ce dernier scénario reste peu probable selon certains politologues. Premièrement parce que trop couteux pour le budget de l’Etat et deuxièmement car toute élection aboutira aux mêmes résultats que ceux obtenus le 07 octobre 2016. Ainsi, les différents partis, candidats à rejoindre le gouvernement, devront faire des concessions chacun de son côté. Pour le moment, ils se sont tous montré intraitables notamment sur la question de l’intégration du parti de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) dans la prochaine équipe gouvernementale.

Jusqu’à aujourd’hui, cette question reste le principal point de désaccord entre le chef de gouvernement désigné et son principal allié potentiel, le chef de file du parti du rassemblent National des Indépendants (RNI), Aziz Akhnouch. Ce dernier, ayant formé une forte alliance avec deux autres partis politiques -Mouvement Populaire et Union Constitutionnelle- insiste pour avoir l’USFP également à ses côtés. Le chef de gouvernement, quant à lui, refuse catégoriquement cette proposition.

Toutefois, la question de la composition du gouvernement n’est pas la seule à attendre le Souverain à son arrivée au pays. La nouvelle crise déclenchée par le front séparatiste du Polisario dans la région de Guergarat revêt également une grande importance. Après le retrait des forces marocaines de la zone tampon sous ordres royales, les milices du Polisario sont toujours sur place. L’ONU, en charge de la gestion de ce conflit n’a toujours pas pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des voyageurs et des marchandises transitant par cette zone.