Arancha González Laya et Nasser Bourita à Rabat

Le Maroc a décidé de rappeler, pour consultations, son ambassadrice en Espagne. Une décision prise sur fond de la crise provoquée par l’accueil de Brahim Ghali en Espagne et les développements qu’avait suscités l’assaut de plusieurs milliers de migrants à Sebta, ainsi que la visite, ce mardi, du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez aux villes occupées de Sebta et Mellilia.

Karima Benyaich, pour rappel, a été convoquée, dans la matinée de mardi 18 mai 2021, au siège du ministère des Affaires étrangères espagnol. Une convocation faite avec une « rapidité inhabituelle », comme l’a déclaré la diplomate marocaine à l’agence Europapress.

Les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Espagne se sont envenimées depuis l’accueil, fin avril, par l’Espagne du chef des séparatistes du Front Polisario, Brahim Ghali, pour y être soigné de la Covid-19.

Si à Rabat, les plus hautes autorités gardent le silence depuis lundi, le directeur central de la police judiciaire, Mohamed Dkhissi, avait affirmé dimanche sur la télévision publique marocaine 2M que l’Espagne était « perdante » dans cette brouille et souligné que le Maroc, « qui est une puissance régionale (…) n’est le serviteur d’aucun pays ».

Premier Officiel marocain à répondre aux provocations espagnoles récentes, le ministre marocain d’Etat chargé des Droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, Mustapha Ramid a affirmé que l’Espagne a l’obligation de respecter les droits du Maroc dans la mesure où il respecte les siens.

« L’accueil par l’Espagne du chef des milices séparatistes du Polisario, sous une fausse identité, sans tenir compte des relations de bon voisinage qui exigent coordination et consultation, ou du moins de prendre le soin d’en informer le Maroc, est un acte irresponsable et totalement inacceptable », a-t-il soutenu.