Rabat et Tunis ont chacun rappelé leur ambassadeur après que Brahim Ghali, chef des séparatistes du Front Polisario, a été reçu à Tunis. Un « acte grave et inédit » pour le Maroc.

La Tunisie a annoncé, samedi 27 août, le rappel de son ambassadeur au Maroc, au lendemain d’une décision similaire des autorités marocaines. A l’origine de cette passe d’armes diplomatique : l’accueil, à Tunis, de Brahim Ghali, chef des séparatistes du Front Polisario.

Brahim Ghali a été reçu, vendredi, à sa descente d’avion par le président tunisien, Kaïs Saïed, au même titre que les présidents et chefs de gouvernement venus assister au sommet Japon-Afrique (Ticad). Les deux hommes se sont ensuite entretenus dans le salon présidentiel de l’aéroport.

Dans la foulée, Rabat a annoncé le rappel de son ambassadeur et l’annulation de sa participation au sommet. Le Maroc a qualifié l’accueil de Ghali lors de la Ticad d’« acte grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain ». 

Rabat estime aussi que la Tunisie a invité « unilatéralement » Ghali au sommet, « contre l’avis du Japon et en violation du processus de préparation ».

Le Maroc estime que la Tunisie a choisi de se départir de sa doctrine de neutralité positive vis-à-vis de la question du Sahara marocain. En décidant de recevoir le chef des milices du Polisario, la Présidence tunisienne confirme une attitude hostile envers le Maroc déjà manifestée le 29 octobre dernier au Conseil de sécurité, quand la Tunisie s’était abstenue lors du vote de la résolution 2602 favorable au Maroc.