Rabat vient de réagir à l’adoption de la résolution relative à la migration des mineurs, par le Parlement européen.
La résolution adoptée, jeudi 10 juin, par le Parlement européen ne change rien à la nature politique de la crise bilatérale entre le Maroc et l’Espagne, souligne le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Les tentatives d’européanisation de cette crise sont vaines et n’altèrent aucunement sa nature purement bilatérale, ses causes profondes et la responsabilité avérée de l’Espagne dans son déclenchement », affirme le ministère.

« L’instrumentalisation du Parlement européen dans cette crise est contreproductive». Loin de contribuer à la solution, elle s’inscrit dans une logique de surenchère politique à courte vue. Cette manœuvre, qui vise à contourner le débat des raisons profondes de la crise, ne trompe personne.

En effet, nul en Europe ne peut mettre en cause la qualité du partenariat entre l’Union européenne et le Maroc dans tous les domaines, y compris migratoire.

Les chiffres sont là pour le confirmer (rien que depuis 2017, la coopération migratoire a permis l’avortement de plus de 14.000 tentatives de migration irrégulière, le démantèlement de 5.000 réseaux de trafics, le sauvetage de plus de 80.500 migrants en mer et l’empêchement d’innombrables tentatives d’assaut).

« Le Maroc n’a, du reste, pas besoin de caution dans sa gestion de la migration. La posture du professeur et de l’élève ne fonctionne plus. Le paternalisme est une impasse. Ce n’est pas la punition ou la récompense qui induit des comportements, mais la conviction d’une responsabilité partagée », fustige Rabat.

La résolution du parlement européen est, par ailleurs, contraire à l’esprit du partenariat entre le royaume du Maroc et l’union européenne. En tentant de stigmatiser le Maroc, c’est en réalité le principe même de partenariat qu’elle fragilise. Elle démontre, à l’échelle du voisinage Sud de l’UE, que même les constructions les plus anciennes et les plus abouties peuvent faire l’objet d’actions inopportunes et opportunistes au Parlement européen. »