Le prochain gouvernement, qui sera issu des élections législatives de mercredi, aura à faire à de grands dossiers. Ces derniers sont liés principalement à la situation économique et sociale du Royaume et aux répercussions de la pandémie de la Covid-19.
Le prochain Exécutif sera également appelé à implémenter le nouveau modèle de développement, ainsi qu’à mettre en œuvre tous les accords conclus devant SM le Roi Mohammed VI dans divers domaines, a estimé le politologue Mohamed Bouden, interviewé par une radio locale.
Les négociations entre les trois partis à la tête des élections devraient être durs, selon des analystes. « L’Istiqlal et le PAM pensent qu’il est plus facile de négocier avec un PJD à la primature que de le faire avec le RNI », a déclaré à Médias24, David Goeury chercheur au laboratoire « Médiations. Science des lieux, science des liens », de la Sorbonne Université.
« D’autant plus que les ministères qui intéressent ces deux partis d’opposition sont les mêmes que ceux convoités par le parti de la colombe (le RNI, ndlr). Les ministères à forte dimension économique comme celui de l’Agriculture se révèlent stratégiques pour entretenir les réseaux de clientèle qui soutiennent ces partis notamment dans l’accès aux subventions pour le développement agricole ou d’aides d’urgence après des aléas climatiques », souligne le chercheur.
Et d’ajouter : « Idem pour le département de l’Industrie où il y a déjà eu plusieurs confrontations entre le RNI et l’Istiqlal qui dénonçait la mainmise du RNI sur la CGEM et sur les chambres de commerce et d’industrie ».
De ce fait, les prochains jours devraient être décisifs pour avoir une idée de la tendance que prendront les discussions entre les nouveaux partis majoritaires au parlement.
S’il est confirmé au poste de chef du gouvernement par le roi, conformément à la constitution, Aziz Akhannouch pourra néanmoins s’appuyer sur l’expérience qu’il a accumulée en tant que ministre depuis 2007. Pour son prochain mandat, le milliardaire devrait être fortement attendu sur le terrain de la poursuite et de l’accélération des réformes économiques ambitieuses qu’a entreprises le Maroc depuis le printemps arabe de 2011.