Alger a décidé dimanche de rappeler son ambassadeur à Rabat pour « consultations avec effet immédiat », sur fond de nouvelle crise diplomatique entre les deux pays maghrébins occasionnée par le contentieux du Sahara.

Ce rappel fait suite aux déclarations du Représentant permanent du Royaume à l’ONU, Omar Hilale, qui avait réagi aux provocations d’Alger. Exerçant le droit de réponse du Royaume du Maroc, suite à l’intervention provocatrice du nouveau ministre algérien des Affaires étrangères, RamtaneLamamra, durant le débat général de la réunion ministérielle du Mouvement des Non Alignés (MNA), tenu en format virtuel les 13 et 14 juillet, Omar Hilale, avait tenu à répondre, en détail, à toutes les allégations algériennes sur la question du Sahara marocain.

Omar Hilale avait rappelé certains faits relatifs au conflit du Sahara et a évoqué le droit à l’auto détermination du peuple Kabyle. « Si on l’évoque pour une entité chimérique, on ne doit pas la refuser au peuple Kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère », a lancé Omar Hilale. Le Représentant permanent du Royaume à l’ONU a conclu que le ministre algérien, qui « se dresse en fervent défenseur du droit à l’autodétermination, refuse ce même droit au peuple Kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère ».

Le deux poids, deux mesures d’Alger

Pour Alger, la Kabylie est une « ligne rouge ». Le pouvoir en Algérie s’oppose à toute velléité indépendantiste de la Kabylie, région berbérophone du Nord-est de l’Algérie.

Selon les observateurs, c’est la première fois, semble-t-il, qu’un diplomate marocain exprime son soutien au séparatisme kabyle, en réaction à l’appui apporté par Alger aux indépendantistes sahraouis qui combattent le Maroc.

Le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste) a été classé le 18 mai par les autorités algériennes comme « organisation terroriste ».

Vendredi, le ministère algérien des Affaires étrangères a publié un communiqué enjoignant « le Royaume du Maroc à clarifier sa position définitive sur la situation d’une extrême gravité créée par les propos inadmissibles de son ambassadeur à New York ».

« En l’absence de tout écho positif et approprié de la partie marocaine, il a été décidé aujourd’hui, le rappel, avec effet immédiat, pour consultations, de l’Ambassadeur d’Algérie à Rabat, sans préjudice d’autres mesures éventuelles en fonction de l’évolution de cette affaire », avertit le communiqué algérien.