Le Maroc, représenté par son ambassadeur à Berlin, Zohour Alaoui, a déposé, lundi en Allemagne, une demande d’injonction à l’encontre de la société d’édition de journaux « Süddeutsche Zeitung GmbH », pour « allégations mensongères dans le cadre d’un reportage sur l’utilisation présumée du logiciel espion Pegasus par le Royaume du Maroc ».
Selon la requête, « Süddeutsche Zeitung GmbH avait allégué dans plusieurs reportages, en partie sous forme de faits établis et en partie sous forme de soupçons, que le Royaume du Maroc avait déployé le logiciel d’espionnage dit Pegasus et l’avait utilisé pour espionner et mettre sur écoute les téléphones portables de nombreux politiciens, journalistes et autres personnes », souligne l’ambassade du Maroc à Berlin dans un communiqué.
Le Royaume du Maroc, qui dément fermement ces allégations, n’a jamais acquis et n’a donc jamais utilisé le logiciel espion Pegasus, tient à préciser la même source.
Cette action en Allemagne intervient après les procédures en diffamation déjà engagées par le Maroc en France contre Amnesty International, Forbidden Stories, Le Monde, Mediapart et Radio France.
En effet, le Maroc avait lancé, le 22 juillet dernier, une première procédure en diffamation contre Amnesty International et Forbidden Stories, les deux organisations à l’origine des accusations du Maroc d’infiltration des téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères à travers le logiciel Pegasus.
Le 28 juillet dernier, le Maroc avait introduit auprès de la justice française de nouvelles citations directes en diffamation contre le quotidien Le Monde et son directeur Jérôme Fenoglio, le site d’information Mediapart et son patron Edwy Plenel, et Radio France.
A rappeler que dans un entretien accordé récemment au magazine panafricain Jeune Afrique, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, avait affirmé que toute personne ou organisme portant des accusations contre le Maroc, devra en produire la preuve, ou assumer sa dénonciation calomnieuse devant la justice.