Le Maroc a décidé de poursuivre en justice le quotidien français « Le Monde », le site d’information « Mediapart » et Radio France, pour « diffamation ». Le royaume a été accusé par ces médias d’avoir eu recours au logiciel d’espionnage Pegasus.
Le 22 juillet, le Maroc avait lancé une première procédure en diffamation contre Amnesty et Forbidden Stories, les deux organisations ayant obtenu la liste des numéros de téléphones ciblés par les clients de Pegasus, logiciel développé par le groupe israélien NSO.
Mercredi, l’avocat du royaume du Maroc, Me Olivier Baratelli, a annoncé à l’AFP avoir fait remettre « quatre nouvelles citations directes en diffamation ».
Deux d’entre elles visent le quotidien « Le Monde » et son directeur Jérôme Fenoglio, une troisième poursuit le site d’information « Mediapart » et son patron Edwy Plenel, et la dernière concerne Radio France.
Une première audience procédurale est prévue le 15 octobre devant la Chambre spécialisée en Droit de la presse, mais si un procès se tenait, il ne devrait pas avoir lieu avant environ deux ans, selon l’AFP.
« L’Etat marocain est parfaitement recevable », puisqu’il agit aussi pour « le compte de ses administrations et de ses services », assure Me Baratelli.
De son côté, le ministre marocain de l’Intérieur, AbdelouafiLaftit, a déposé mercredi à Paris une plainte en « dénonciation calomnieuse » à l’encontre de Mediapart et de son directeur de publication Edwy Plenel, a annoncé dans un communiqué l’avocat du ministre, Me Rodolphe Bosselut.
Le ministre entend contester « les allégations insidieuses et les calomnies colportées depuis plusieurs jours par ces médias qui portent des accusations graves, contre des institutions qu’il représente, sans avancer la moindre preuve concrète », poursuit le communiqué.