Le juge espagnol, Rafael Lasala, s’est officiellement opposé à classer l’affaire Brahim Ghali. Le juge d’instruction enquête sur l’entrée « illégale » du chef des séparatistes du Polisario en Espagne.
Le juge d’instruction, Rafael Lasala, qui enquête sur l’entrée «illégale » du chef séparatiste sur le territoire espagnol le 18 avril dernier, a refusé de prononcer un non-lieu, comme demandé par l’avocat de l’ex-ministre Arancha Gonzalez Laya, entendue dans le cadre de cette instruction.
Dans son rendu, le juge a affirmé « qu’il n’y a pas eu de mauvaises interprétations des règles de base de l’espace Schengen, mais plutôt une violation frontale de ses préceptes», faisant référence au premier alinéa de l’article 5.2. du règlement UE 2016/399, relatif aux frontières extérieures du continent européen.
Rafael Lasala a également mis en doute les raisons « humanitaires » derrière lesquelles s’abrite l’accueil du chef séparatiste et présentées par le gouvernement de Pedro Sanchez. « C’est très bien d’être humanitaire, mais il y a aussi des obligations envers les 28 pays européens (…) nous sommes soumis à un traité international », a souligné le juge d’instruction.
Pour rappel, l’ex-ministre espagnole des Affaires étrangères a expliqué devant le juge le 4 octobre dernier que l’entrée de Brahim Ghali « est une décision politique prise pour des raisons humanitaires », lors d’un « Conseil des ministres ». Selon elle, Brahim Ghali est entré « en totale légalité » sur le sol espagnol pour y être soigné de la Covid.
L’implication de la ministre dans ce dossier ne faisait plus l’ombre d’un doute après les aveux du général de l’armée de l’air qui avait reçu l’ordre du ministère de Gonzalez Laya d’autoriser l’atterrissage de l’avion transportant Brahim Ghali sur la base aérienne de Saragosse.