Face à la recrudescence des drames liés à l’orpaillage, le gouvernement de transition malien a pris des mesures drastiques, en procédant au limogeage de plusieurs responsables administratifs et sécuritaires. Cette décision intervient après une série d’accidents meurtriers sur des sites miniers, dont le plus récent a fait une dizaine de victimes.
Des sanctions ciblées après des drames à répétition
Lors du Conseil des ministres tenu mercredi, les autorités maliennes ont annoncé une vague de limogeages touchant :
🔹 Des préfets et sous-préfets,
🔹 Des membres des forces de sécurité (police, gendarmerie, garde nationale),
🔹 Des agents des services des mines et de l’environnement.
Ces sanctions font suite aux tragédies survenues à Kokoyo, le 29 janvier 2025, et à Bilalikotole, le 14 février 2025, qui ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes, dont de nombreuses femmes.
Un durcissement de la réglementation minière
Le gouvernement malien a également annoncé une réforme des règles encadrant les exploitations minières illégales. Désormais :
✔ Les équipements saisis sur les sites illégaux seront intégrés au patrimoine public, empêchant leur restitution aux exploitants.
✔ Les permis d’exploitation artisanale attribués à des ressortissants étrangers sont suspendus, afin de mieux contrôler le secteur et de limiter l’exploitation illégale. Cette mesure vise particulièrement les sites de Kéniéba, où la pression sur les ressources minières est intense.
Dissolution du Conseil municipal de Djaba
Dans la continuité de ces mesures, le Conseil municipal de Djaba a été dissous, en raison de sa gestion jugée défaillante des sites miniers de la région. Cette initiative traduit la volonté du gouvernement de renforcer son contrôle sur l’exploitation des ressources naturelles.
Un secteur clé de l’économie malienne
Selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2023, le secteur minier joue un rôle central dans l’économie du Mali. L’or représente un quart du budget national, faisant du pays l’un des principaux producteurs d’or en Afrique de l’Ouest.
Avec ces nouvelles mesures, les autorités maliennes entendent réguler davantage l’orpaillage artisanal, tout en garantissant une exploitation plus sécurisée et plus transparente des ressources minières.